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Iran. Condamnation à mort confirmée pour l'opposant Rouhollah Zam

dépêche de presse du 8 décembre 2020 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Iran
La Cour suprême d'Iran a confirmé la condamnation à mort de l'opposant iranien Rouhollah Zam, accusé par Téhéran d'avoir joué un rôle d'agent pour le compte de la France, a-t-on annoncé mardi de source officielle.

"Il y a plus d'un mois, la Cour suprême a statué sur son cas et le verdict du tribunal révolutionnaire a été confirmé", a déclaré sans plus de précision le porte-parole de l'Autorité judiciaire, Gholamhossein Esmaïli, lors d'une conférence de presse diffusée en ligne.

Qualifiant M. Zam de "journaliste et dissident", l'organisation de défense des droits humains Amnesty International, a estimé sur Twitter que la confirmation de sa condamnation marquait "une escalade choquante dans le recours de l'Iran à la peine de mort comme arme de répression". L'ONG demande à l'Union européenne d'intervenir rapidement auprès du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, "pour qu'il annule ce verdict cruel".

M. Zam a vécu en exil plusieurs années en France avant d'être arrêté par les gardiens de la révolution, l'armée idéologique de la République islamique, dans des circonstances obscures. Son arrestation avait été annoncée en octobre 2019, mais l'Iran n'a pas précisé le lieu ni la date des faits, accusant l'opposant quadragénaire d'être "dirigé par le renseignement français et soutenu" par les services secrets des Etats-Unis et d'Israël.

M. Zam, qui disposait du statut de réfugié en France, a dirigé une chaîne sur la plateforme de messagerie cryptée Telegram, appelée Amadnews, et a été reconnu coupable d'avoir joué un rôle actif dans la contestation de l'hiver 2017-2018. Au moins 25 personnes ont été tuées dans ces troubles ayant touché plusieurs dizaines de villes iraniennes entre le 28 décembre 2017 et le 3 janvier 2018. Téhéran avait qualifié de "sédition" ce mouvement de protestation contre la vie chère ayant rapidement pris un tour politique.

En juin, M. Esmaïli avait indiqué que le tribunal révolutionnaire de Téhéran avait "considéré que les 13 chefs d'inculpation [pour lesquels M. Zam comparaissait] équivalaient au chef d'accusation +corruption sur terre+ et [avait] donc prononcé la peine de mort".
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