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Une exécution prévue jeudi en Alabama malgré la pandémie

dépêche de presse du 11 février 2021 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Alabama
Willie B. Smith
Les autorités de l'Alabama ont prévu d'exécuter jeudi, malgré la pandémie de coronavirus, un Afro-Américain condamné à mort pour le meurtre d'une femme blanche il y a 30 ans.

Une bataille légale, qui porte notamment sur le contexte sanitaire, est toutefois en cours et le sort de Willie Smith, 52 ans, sera probablement décidé à la dernière minute par la Cour suprême des Etats-Unis.

S'il n'obtient pas de sursis, il recevra une injection létale dans la soirée dans le pénitencier Holman à Atmore. Il serait le premier condamné à mort exécuté en Alabama depuis l'irruption du Covid-19.

En 1991, Willie Smith avait enlevé une femme de 22 ans devant un distributeur. En la menaçant avec une arme, il l'avait forcée à lui communiquer son numéro de carte bancaire et avait effectué un retrait d'une centaine de dollars, sous l'oeil d'une caméra de surveillance.

Il avait ensuite roulé jusqu'à un cimetière et exécuté d'une balle dans la tête sa victime, qui était la soeur d'un policier. Il avait remis le corps dans la voiture de la jeune femme et y avait mis le feu.

Un an plus tard, il avait été condamné à la peine capitale par dix jurés sur douze, l'Alabama étant l'un des rares Etats américains à autoriser les verdicts par des jurys non unanimes.

Au cours des décennies suivantes, ses avocats ont contesté la décision, notamment en soulignant les déficiences intellectuelles de leur client, sans parvenir à faire commuer sa peine.

A l'approche de la date d'exécution, ils ont introduit toute une série de nouveaux recours, notamment pour contester l'absence d'aumônier dans la chambre de la mort ou les changements au protocole adoptés par les autorités pénitentiaires à cause du Covid-19.

Une cour fédérale d'appel leur a donné raison tard mercredi, mais l'Etat devait interjeter appel.

A contre-courant des Etats, qui n'ont procédé à aucune exécution depuis juillet, l'administration de Donald Trump avait renoué pendant l'été avec les exécutions fédérales et procédé à 13 exécutions en sept mois, dont trois en janvier 2021.

L'arrivée à la présidence du démocrate Joe Biden, un opposant à la peine de mort, a mis un terme à cette série inédite.
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