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RDC: HRW réclame l'annulation de la peine de mort pour deux lanceurs d'alerte

dépêche de presse du 9 mars 2021 - Agence mondiale d'information - AFP
peine de mort / République démocratique du Congo
L'organisation de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW) a appelé mardi les autorités congolaises à annuler les peines de mort prononcées par contumace contre deux lanceurs d'alerte qui ont fourni des informations sur des cas de corruption de la part du milliardaire israélien Dan Gertler et de la banque camerounaise Afriland First Bank. « Les autorités congolaises devraient plutôt enquêter sur les allégations d'activités criminelles transmises par Gradi Koko et Navy Malela, deux anciens employés de banque qui ont dénoncé des malversations financières présumées et du blanchiment d'argent », a affirmé HRW dans un communiqué.

Le 26 février 2021, l'avocat de l'Afriland First Bank a annoncé dans une interview que ces deux anciens employés de la banque avaient été condamnés à mort en septembre 2020 par le tribunal de grande instance de Kinshasa Gombe.

Koko et Malela ont tous les deux travaillé au département d'audit d'Afriland First Bank CD, la filiale congolaise d'Afriland First Bank, dont le siège est au Cameroun. Le premier a affirmé qu'en 2018, ses supérieurs l'avaient directement menacé après avoir signalé de graves irrégularités financières en interne. Face à ces menaces, M. Malela et lui ont transmis une mine de données et de documents à la Plateforme de protection des lanceurs d'alerte en Afrique (PPLAAF), une organisation non gouvernementale basée en France. Les informations qu'ils ont fournies ont conduit à une série de rapports d'investigation, en juillet 2020, par PPLAAF et l'ONG anti-corruption Global Witness, et des médias, notamment l'agence de presse Bloomberg et les journaux ‘Le Monde' et ‘Haaretz'.

« C'est faire de l'État de droit une mascarade que de poursuivre en justice deux lanceurs d'alerte pour avoir révélé des informations d'intérêt public majeur qui s'avèrent être d'une importance cruciale pour les institutions congolaises », a déclaré le chercheur principal pour la République démocratique du Congo chez HRW, Thomas Fessy, cité par le communiqué.

« Leurs condamnations devraient être annulées et leurs révélations devraient servir de base à des enquêtes indépendantes et impartiales », a-t-il ajouté.
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