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Le tueur d'une école de Floride risque la peine de mort

dépêche de presse du 9 octobre 2022 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Floride
(Miami) Le jeune Américain Nikolas Cruz, qui a tué 17 personnes en 2018 dans une école secondaire de Parkland, en Floride, sera fixé sur son sort dans les prochains jours lorsqu'un jury décidera s'il doit être condamné à la peine de mort ou la prison à vie.

Son procès entre dans la dernière ligne droite après environ trois mois d'audiences difficiles pour les familles des victimes abattues dans l'école Marjory Stoneman Douglas. Nikolas Cruz, 24 ans, a plaidé coupable.

La défense et les procureurs présenteront leurs derniers arguments mardi, puis le jury se retirera pour délibérer mercredi. Si ses membres — sept hommes et cinq femmes — ne votent pas à l'unanimité pour la peine capitale, Nikolas Cruz sera condamné à passer le reste de ses jours derrière les barreaux, sans possibilité de libération conditionnelle.
Le 14 février 2018, l'accusé, qui avait alors 19 ans, avait ouvert le feu avec un fusil semi-automatique dans l'école, dont il avait été exclu un an plus tôt.
En moins de dix minutes, il avait tué 14 élèves et trois employés et blessé 17 autres personnes. Il avait ensuite fui en se cachant parmi les personnes évacuées de l'établissement.
La police l'avait arrêté peu après alors qu'il marchait dans la rue, après s'être rendu dans un restaurant de prêt-à-manger.

Tueur de sang-froid ?

Les jours à venir devant le tribunal à Fort Lauderdale, au nord de Miami, diront qui a su convaincre le jury : l'accusation emmenée par le procureur Michael Satz ou la défense portée par Melisa McNeill.
L'avocate principale de Nikolas Cruz a axé sa stratégie sur l'enfance de son client, dont elle a affirmé qu'il était né avec un syndrome d'alcoolisation fœtale, d'une mère sans-abri alcoolique et toxicomane.
« Il a été empoisonné dans l'utérus. À cause de cela, son cerveau a été irrémédiablement endommagé, sans que cela soit de sa faute », avait-elle déclaré au tribunal en août.
Il a ensuite grandi dans un foyer violent avec une mère adoptive dépressive et alcoolique. Lui-même a dit avoir été agressé sexuellement par un ami de la famille quand il avait environ neuf ans.
Pour Melisa McNeill, cela devrait conduire à alléger sa peine et la faire pencher vers la prison à vie plutôt que la peine de mort.
Face à elle, le parquet a affirmé que Nikolas Cruz savait ce qu'il faisait quand il est entré dans l'école avec son arme et de nombreuses munitions.
Le procureur Michael Satz a qualifié les meurtres de froidement prémédités et rappelé que l'accusé avait annoncé son acte dans une vidéo enregistrée quelques jours avant le massacre.
M. Satz a également fait projeter des vidéos déchirantes de la tuerie et appelé à témoigner plusieurs anciens élèves présents pendant la fusillade. Il a même organisé une visite des lieux du crime avec le jury.
Il a enfin tenté de discréditer l'idée selon laquelle Nikolas Cruz avait souffert d'un syndrome d'alcoolisation fœtale.
Un neuropsychologue appelé à la barre par le parquet, Robert Denney, a accusé le jeune homme de simuler des problèmes cérébraux et d'avoir à dessein raté des tests psychomoteurs.
D'après cet expert, Nikolas Cruz est capable de contrôler ses actes, comme prouve le fait qu'il ait agi avec préméditation, ce qui ne cadre pas avec le diagnostic présenté par la défense.

Débat sur les armes

La tuerie de Parkland avait choqué le pays et ravivé le débat sur les armes à feu, car Nikolas Cruz avait pu acheter son fusil légalement malgré son passif.
Le 24 mars 2018, une marche organisée à l'appel de jeunes survivants de l'attaque et de parents de victimes avait rassemblé 1,5 million de personnes à travers le pays, la plus grande manifestation jamais tenue aux États-Unis pour réclamer une meilleure régulation des armes à feu.
Mais le pays continue d'être le théâtre de fusillades sanglantes. Dix-neuf enfants et deux enseignantes ont été tués en mai dans une école d'Uvalde, au Texas.
En juin, une loi visant à mettre en place une régulation des armes à feu, la plus importante en près de 30 ans, mais qui reste bien en deçà de ce qu'ambitionnait le président Joe Biden, a été adoptée par le Congrès.
(GERARD MARTINEZ)

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