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Iran. Un rappeur risquant la peine de mort a besoin d'un traitement médical "d'urgence"

dépêche de presse du 6 avril 2023 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Iran
Un rappeur iranien, arrêté fin octobre après avoir exprimé son soutien aux manifestations hostiles au pouvoir en Iran et qui risque la peine de mort, a besoin d'un traitement médical "d'urgence", a indiqué jeudi une ONG.

Selon plusieurs sources en Iran proches de Toomaj Salehi, il "a demandé un traitement médical d'urgence qui ne peut être fourni à l'intérieur de la prison", a rapporté le Centre pour les droits humains en Iran (CHRI), basé à New York.

Le rappeur de 33 ans, qui a fortement soutenu les protestations anti-régime, via des chansons centrées sur des problématiques sociales, est notamment accusé par la justice iranienne de "corruption sur terre", ce qui le rend passible de la peine capitale. Il est détenu à l'isolement à Dastgerd (centre), mais n'a pas accès à une défense équitable, lui qui s'est vu refuser l'avocat de son choix et qui n'a pas le droit de préparer sa propre défense, a dénoncé l'ONG.

"Il a besoin d'urgence d'une pression internationale intense et coordonnée pour sa libération, comme le nécessitent beaucoup d'autres détenus et prisonniers politiques en Iran", a affirmé le directeur du CHRI, Hadi Ghaemi.

Immédiatement après son arrestation en octobre, une vidéo avait été diffusée par l'agence officielle Irna, montrant un homme tatoué se présentant comme Toomaj Salehi, un bandeau sur les yeux, des bleus sur le visage, qui s'excusait de son soutien au mouvement anti-régime. Le rappeur a été "sévèrement torturé" les premiers jours suivant son arrestation : son oeil gauche a été sérieusement blessé par des coups à la tête et sa cheville droite a été cassée, a confié une source - non citée pour des questions de sécurité - au CHRI. Sa famille n'a pas eu la permission de l'emmener à l'hôpital, a poursuivi cette source.

L'Iran est secoué par un mouvement de contestation depuis la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans détenue par la police des moeurs, qui lui reprochait d'avoir enfreint le code vestimentaire strict imposant notamment aux femmes le port du voile. Quatre hommes ont été exécutés jusqu'ici pour des faits commis en lien avec ces manifestations.

Selon l'ONG basée en Norvège, Iran human rights (IHR), au moins 537 personnes ont été tuées par les forces de sécurité iraniennes dans la répression de ce mouvement.
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