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Iran. Sept exécutions, inquiétudes sur la multiplication des pendaisons

dépêche de presse du 10 mai 2023 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Iran
Thèmes :
Habib Chaab
L'Iran a exécuté mercredi sept hommes dont trois ont été reconnus coupables de trafic de drogue et quatre de viol, dans un contexte de multiplication des pendaisons dans le pays, ce qui inquiète l'ONU et une organisation de défense des droits humains. "La condamnation à mort de trois membres du gang Panjak, le principal cartel de distribution de cocaïne et l'un des plus importants cartels de drogue du pays, a été exécutée ce matin après le processus judiciaire", a rapporté le site de l'agence d'information de l'autorité judiciaire Mizan Online.

En 2014, six membres du gang avaient été arrêtés et les autorités avaient saisi de la cocaïne, de l'opium et des méthamphétamines, selon l'agence. Ces trois hommes ont été pendus dans la prison de Ghezal Hesar, à Karaj, près de Téhéran, a précisé de son côté Iran Human Rights (IHR) dans un communiqué. L'ONG basée en Norvège a également annoncé que quatre autres hommes condamnés pour viol avaienet été pendus dans la prison de Rajai Shahr, qui se situe aussi à Karaj.

L'IHR a mis en ligne des images montrant les familles des trois hommes exécutés pour trafic de drogue qui manifestent devant la prison de Ghezel Hesar dans une ultime tentative d'empêcher les pendaisons. Des coups de feu sont audibles dans la vidéo et la police semble utiliser des gaz lacrymogènes et des matraques pour disperser la manifestation. Un membre de la famille a été hospitalisé pour des blessures graves après avoir été battu.

"Machine à tuer"

Ces nouvelles pendaisons portent le bilan des exécutions à 64 en 12 jours dans le pays, a alerté l'IHR. "La machine à tuer du gouvernement s'accélère. Son objectif est d'intimider le peuple, et ses victimes sont les personnes les plus faibles de la société", a réagi Mahmood Amiry-Moghaddam, directeur de l'ONG. Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk, a dénoncé mardi "le nombre incroyablement élevé" d'exécutions cette année en Iran, qui s'élève à plus de dix par semaine en moyenne.

Des militants pour les droits humains accusent l'Iran d'utiliser la peine de mort comme moyen d'intimidation face au mouvement de contestation déclenché par la mort en détention en septembre de Mahsa Amini, une femme de 22 ans arrêtée pour infraction au strict code vestimentaire. En 2022, 582 personnes ont subi la peine capitale, en hausse de 75% par rapport à l'année précédente, avaient indiqué en avril Iran Human Rights et une autre organisation, Ensemble contre la peine de mort (ECPM), basée à Paris.

Mais le rythme des exécutions a été encore plus intense en 2023, l'IHR dénombrant au moins 218 exécutions depuis le début de l'année. Depuis le 1er janvier, au moins 209 personnes ont été exécutées, principalement pour des délits liés à la drogue, selon l'ONU, qui souligne que ce nombre pourrait être plus élevé. Ces exécutions par pendaison interviennent deux jours après celles de deux hommes pour blasphème, dénoncées par Washington et des ONG de défense des droits humains.

Samedi, un dissident irano-suédois, Habib Chaab, reconnu coupable d'avoir dirigé un groupe séparatiste arabe de l'ouest du pays et condamné à mort pour "terrorisme", a également été exécuté. Les autorités iraniennes ont qualifié d'"injustifiables" les critiques des pays européens à la suite de l'exécution de Habib Chaad, les accusant de "promouvoir le terrorisme". L'Iran est le deuxième pays comptant le plus grand nombre d'exécutions après la Chine, selon plusieurs ONG incluant Amnesty International.
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