La cour militaire de République démocratique du Congo qui devait rendre son verdict ce vendredi dans le procès en appel du Belge Jean-Jacques Wondo et de 36 autres personnes soupçonnées d'avoir pris part à la tentative de coup d'État du 19 mai 2024, ne se prononcera finalement pas avant la semaine prochaine.
Les 37 mis en cause avaient été condamnés à mort en première instance pour association de malfaiteurs et attentats.
Le 19 mai 2024 au petit matin à Kinshasa, plusieurs dizaines d'hommes armés avaient attaqué le domicile d'un ministre avant d'investir le palais de la Nation, bâtiment historique abritant des bureaux du président Félix Tshisekedi. L'intervention des forces de sécurité avait mis fin à leur action et abouti à la mort de quatre assaillants.
Cinquante et une personnes ont été présentées à la justice dans ce dossier. Quatorze ont été acquittées lors du premier procès, tandis que toutes les autres ont écopé de la peine capitale, dont Jean-Jacques Wondo, un expert militaire belge travaillant avec les renseignements congolais, considéré par la justice militaire congolaise comme "le concepteur […] du coup d'État manqué".
Des condamnations à mort dénoncées
Tous les accusés avaient plaidé non coupable et les condamnés ont fait appel. La diplomatie belge a jugé "particulièrement inquiétantes" les peines de mort prononcées et le ministre des Affaires étrangères, Bernard Quintin, a affirmé que le gouvernement belge continuerait "à plaider auprès des autorités congolaises pour garantir à Jean-Jacques Wondo un procès équitable, conforme aux standards juridiques internationaux."
Plusieurs organisations de défense des droits humains ont en outre dénoncé les condamnations et lancé des appels à commuer les peines de mort en prison à perpétuité. Plusieurs manifestations ont également eu lieu pour réclamer la libération du Belge, alors que de nombreuses personnalités (magistrats, académiciens, avocats, etc.) belges ont aussi pressé les autorités belges d'obtenir auprès de leurs homologues congolaises que tout soit entrepris pour garantir sa santé.
Le Premier ministre Alexander De Croo a demandé durant le Forum économique mondial de Davos au président congolais Félix Tshisekedi que Jean-Jacques Wondo ait un procès équitable.