Cinq hommes accusés d'appartenir à des groupes musulmans sunnites interdits ont été exécutés en Iran, selon des ONG les décrivant comme des « prisonniers politiques » condamnés à mort à l'issue d'un procès inéquitable. Les cinq hommes ont été pendus mercredi à la prison de Vakilabad, à Machhad, ville de l'est du pays, sans que leurs familles aient été prévenues à l'avance ou aient eu la possibilité de leur rendre une dernière visite, a indiqué dans un communiqué l'organisation Iran Human Rights (IHR), basée en Norvège.
« Ces prisonniers ont été soumis à la torture et condamnés à mort à l'issue d'un procès inéquitable », a déclaré le directeur de l'IHR, Mahmood Amiry-Moghaddam, qui a qualifié les cinq hommes de « prisonniers politiques ». Quatre d'entre eux appartenaient à la communauté musulmane sunnite d'Iran, un groupe minoritaire dans la République islamique à majorité chiite.
L'un des hommes exécutés était chiite. Tous avaient été arrêtés en 2015 dans le cadre d'une affaire remontant à dix ans et condamnés pour « baghi », accusation de « rébellion » selon la loi islamique iranienne, en raison de leur appartenance à des groupes musulmans sunnites interdits. Trois de leurs coaccusés dans la même affaire ont également été exécutés en décembre 2020.
« Cinq hommes de plus sont morts (...) après des procès fictifs qui n'avaient aucun semblant de légalité ou d'équité », a déclaré Behnam Daraeizadeh, chercheur au Centre pour les droits de l'homme en Iran (CHRI), dont le siège est à New York. L'agence de presse Human Rights Activists News Agency (HRANA), basée aux Etats-Unis, a indiqué pour sa part que les familles n'avaient appris les exécutions que par des appels téléphoniques et qu'elles attendaient toujours à l'extérieur de la prison de recevoir les corps de leurs proches.
L'Iran, pays du monde qui applique le plus souvent la peine de mort après la Chine, a déjà exécuté 245 personnes cette année, selon l'IHR, qui a mis en garde contre une augmentation inquiétante du nombre d'exécutions.