Le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies a adopté à une large majorité une résolution présentée par la Suisse et sept autres pays pour garantir le droit à l'égalité devant la loi des personnes passibles de la peine de mort. Ce succès représente une étape supplémentaire dans la lutte contre la peine capitale. La 60ème session du Conseil des droits de l'homme est terminé aujourd'hui après un mois de travaux. Il s'agissait la dernière présidée par la diplomate suisse Jürg Lauber.
L'abolition universelle de la peine de mort constitue une priorité de la diplomatie suisse. La Constitution fédérale interdit la peine capitale, qui est incompatible avec le respect des droits de l'homme. Un des axes de cette action est le renforcement du cadre normatif international. Et c'est notamment dans ce contexte que la résolution adoptée par le Conseil des droits de l'homme (CDH) marque un succès important. La Suisse s'est battue pour que le texte reconnaisse les discriminations spécifiques que subissent les femmes condamnées, ainsi que la surreprésentation de personnes appartenant à des minorités ou à des catégories socio-économiques marginalisées parmi les personnes condamnées à la peine capitale. L'action contre la peine de mort est un travail de longue haleine, qui porte ses fruits : le nombre des pays qui ont aboli la peine capitale est passé de 80 en 2003 à 117 aujourd'hui.
Justice transitionnelle
Au-delà de cette résolution, la 60e session du CDH a également permis des progrès dans d'autres domaines. Il a été décidé d'établir en Afghanistan un mécanisme qui collecte, sécurise, évalue et traite les preuves de crimes internationaux et de violations graves du droit international, y compris à l'encontre des femmes et des filles. Ce mécanisme - appelé à coopérer avec les tribunaux internationaux - accroitra les chances des victimes d'obtenir justice et une potentielle réparation. Le traitement du passé et la lutte contre l'impunité - indispensables à la résolution durable des conflits et à la promotion de la démocratie - sont aussi une priorité de la Suisse.
Liberté d'expression online
Le CDH s'efforce depuis longtemps de trouver un équilibre entre la liberté d'expression, l'interdiction des discours de haine et le droit à la liberté de religion ou de conviction. La Suisse a contribué au débat en organisant un événement consacré aux moyens de combattre les discours de haine sur Internet tout en évitant une censure excessive et sur le rôle et les responsabilités des différentes parties en cas de violations des droits de l'homme dans l'espace numérique. L'intérêt suscité par l'événement a démontré une fois encore la pertinence et l'actualité de ce thème.
Finalement, la 60ème session du CDH était la dernière sous la présidence de l'ambassadeur Jürg Lauber. Dans un contexte de pression financière croissante sur les Nations Unies, le diplomate suisse s'est illustré par une gestion efficace des ressources. Il a contribué à une plus grande rationalisation des travaux du Conseil.