Des détenus incarcérés dans l'une des plus grandes prisons d'Iran se sont mis en grève de la faim pour protester contre l'augmentation des exécutions par la République islamique, ont indiqué mercredi plusieurs organisations de défense des droits humains.
Ce mouvement de protestation a lieu dans la prison de Ghezel Hesar, située dans la ville de Karaj, près de Téhéran. Il a débuté lundi après le transfert d'une quinzaine de prisonniers en cellule d'isolement en vue de leur exécution, selon l'ONG norvégienne Iran Human Rights (IHR) et l'ONG américaine Human Rights Activists News Agency (HRANA), dans des communiqués distincts.
Le mouvement a débuté dans une aile de la prison, où les détenus ont refusé les rations alimentaires et ont organisé un sit-in dans les couloirs, devant leurs cellules. D'autres ailes de la prison se sont ensuite jointes au mouvement, ont précisé les deux organisations. Ces sources n'étaient pas en mesure de dire si le mouvement se poursuivait mercredi.
Une vidéo, filmée à l'intérieur de la prison selon IHR, montre des détenus assis et scandant des slogans tels que « Non à l'exécution ». Des familles de prisonniers ont également organisé une manifestation devant les portes de la prison pour demander la suspension des condamnations à mort, selon une autre vidéo.
D'après IHR, l'Iran a procédé à 1 128 exécutions depuis début 2025, le chiffre le plus élevé depuis que l'organisation a commencé à les recenser en 2008.
Selon des organisations de défense des droits humains, l'Iran est le deuxième pays au monde qui exécute le plus de personnes, après la Chine qui procéderait à des milliers d'exécutions chaque année, bien qu'aucun chiffre précis ne soit disponible.
Le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), vitrine politique des Moudjahidines du peuple (MEK), interdit en Iran, assure que 1 500 prisonniers ont participé à ce mouvement de protestation. Ce chiffre n'a pas pu être vérifié de manière indépendante. « Tous les jours, toutes les semaines, nous voyons certains de nos compagnons envoyés à la potence, et beaucoup d'entre nous passons la nuit dévorés par la peur de la mort », est-il écrit dans un communiqué attribué aux détenus et circulant sur les réseaux sociaux, dont l'authenticité n'a pas pu être vérifiée.
L'agence Fars, proche du pouvoir, a affirmé que la vidéo avait été diffusée par des « médias contre-révolutionnaires » et que les protestataires s'opposaient à l'exécution de « braqueurs extrêmement violents ». L'agence du pouvoir judiciaire Mizan a de son côté affirmé que la vidéo faisait partie d'une « campagne de diffamation » contre les prisons iraniennes.