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Nigéria: Un tribunal de la chari'a remet en liberté une femme accusée d'adultère

dépêche de presse du 24 janvier 2002 - IRIN - Réseaux d'Information Régionaux Intégrés
Pays :
peine de mort / Nigéria
Thème :
ABIDJAN - Un tribunal islamique de l'Etat de Sokoto, dans le nord du Nigéria, a acquitté mercredi une jeune femme de 17 ans accusée d'adultère, condamnée à mort par lapidation.

Hafsatu Abubakar a été libérée par le juge du tribunal de char'ia, Bawa Sahabi Tumbawal, qui s'est fondé sur le fait que les preuves que l'adultère a donné naissance à son enfant âgé d'un an étaient contradictoires. Il a affirmé que l'inculpée n'avait pas à répondre de ces accusations. Abubakar Imam, l'avocat de l'inculpée, a déclaré à la Cour que la grossesse pouvait être le fruit de son mariage avec son ex-époux, dissout 18 mois auparavant. M. Imam a retiré la confession antérieure de l'accusée admettant qu'elle avait eu des rapports sexuels illégaux avec un autre homme.

M. Imam est aussi l'avocat de Safiya Husseini Tungar-Tudu, de 35 ans, qui fait appel contre une condamnation à mort par lapidation, prononcée en octobre 2001 par un tribunal de la chari'a dans le même Etat. Lors de l'audience préliminaire de son appel la semaine dernière, M. Imam a retiré la confession de Tungar-Tudu reconnaissant qu'elle a eu une relation sexuelle illicite. Il a en revanche déclaré à la Cour que la grossesse, qui avait abouti à la naissance de son bébé, pouvait être de son ex-époux duquel elle est divorcée depuis deux ans. En vertu de la loi islamique, a-t-il argumenté, une période de sept ans est permise durant laquelle une femme peut encore concevoir un enfant de son ex-époux.

Une douzaine d'Etats à majorité musulmane dans le nord du Nigéria ont adopté au cours des deux années écoulées le strict code islamique de la chari'a, prescrivant des peines incluant l'amputation des membres pour vol, la flagellation pour consommation de boissons alcoolisées et la mort par lapidation pour adultère. Des organisations locales et internationales de défense des droits de l'homme ont condamné les peines de la chari'a comme des violations des droits fondamentaux contraires aux traités internationaux dont le Nigéria est signataire.
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