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Des responsables religieux afghans exigent la peine de mort pour un musulman converti au christianisme

dépêche de presse du 23 mars 2006 - Associated Press - AP
Pays :
peine de mort / Afghanistan
KABOUL (AP) -- Face aux pressions et à l'indignation internationales, d'influents responsables religieux exigent qu'un Afghan, jugé depuis la semaine dernière pour s'être converti au christianisme, soit exécuté, sans quoi ils pourraient inciter le peuple à le «réduire en morceaux», selon l'un d'entre eux.

Abdul Rahman, 41 ans, risque la peine de mort en vertu de la loi islamique. Mais les autorités afghanes, qui cherchent une sortie de la crise, évoquent désormais de plus en plus son état psychique, qui pourrait lui éviter des poursuites.

Mercredi, le président américain George W. Bush a exprimé son inquiétude, se disant «profondément troublé», et attendant de Kaboul qu'il «respecte le principe universel de la liberté», et protège la liberté religieuse. Jeudi, la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice a téléphoné au président afghan Hamid Karzaï pour lui demander de trouver une «solution positive» à ce dossier.

Face à ces pressions, plusieurs responsables musulmans afghans interviewés par l'Associated Press ont réclamé que la peine de mort soit prononcée.
»Rejeter l'Islam c'est insulter Dieu. Nous ne permettrons pas que Dieu soit humilié. Cet homme doit mourir», a déclaré Abdul Raoulf -qui est considéré comme une voix modérée.

»Il n'est pas fou. Il est allé devant les médias et a avoué être chrétien», a commenté Hamidullah, qui dirige la mosquée Haji Yacob à Kaboul, en référence à la thèse véhiculée par les autorités. «Le gouvernement a peur de la communauté internationale. Mais le peuple le tuera s'il est libéré».
»Coupez-lui la tête», a exigé Raoulf. «Nous en appellerons au peuple afin qu'il le réduise en morceaux pour qu'il ne reste rien».
»Il faut donner l'exemple», estime de son côté Mirhossain Nasri de la mosquée Hossainia. «Il doit être pendu».

Nasri s'est dit en colère de l'ingérence de pays étrangers dans cette affaire.
»Nous sommes des musulmans et ceci sont nos croyances. Ceci est beaucoup plus important pour nous que toute l'aide que le monde puisse nous offrir», a-t-il déclaré.

La constitution afghane est basée sur la charia, la loi islamique, interprétée par de nombreux musulmans comme exigeant la peine de mort pour les musulmans qui renient l'islam.

On ne savait pas dans l'immédiat quand devait reprendre le procès de Rahman. Cet ancien travailleur médical avait abandonné l'Islam il y a 16 ans, se convertissant au christianisme alors qu'il travaillait dans les camps de réfugiés du Pakistan.
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