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La condamnation de Saddam rendue publique

dépêche de presse du 28 décembre 2006 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Irak
Bagdad - La justice irakienne a rendu public jeudi l'arrêt rejetant l'appel de l'ancien président Saddam Hussein et ordonnant sa condamnation à mort par pendaison, mais le gouvernement irakien garde un mutisme absolu sur l'application de la sentence.

À Bagdad, le sort de l'ex-dictateur semble à ce jour laisser indifférent des habitants confrontés à toujours plus de violences : au moins 20 personnes ont été tuées dans une nouvelle série d'attentats à la bombe, dont deux perpétrés en plein centre-ville de la capitale.

La cour d'appel du Haut tribunal pénal international a «approuvé la condamnation pour crime contre l'humanité et la peine, prononcée contre les condamnés Saddam Hussein, Barzan al-Tikriti, Awad al-Bandar, de pendaison jusqu'à ce que mort s'ensuive».

Dans un jugement de 17 pages, les juges ont estimé que «les actes attribués aux condamnés (...) sont des crimes nationaux et internationaux qui ont été commis en violation des lois irakiennes et internationales. Ils ne doivent pas rester impunis (...). Il est du devoir de l'État d'appliquer son autorité contre les condamnés».

Saddam Hussein avait été condamné à mort le 5 novembre par le Haut tribunal pénal irakien pour l'exécution de 148 villageois chiites de Doujail (60 km au nord de Bagdad), dans les années 1980, en représailles à un attentat contre le convoi présidentiel.

Son demi-frère Barzan al-Tikriti, ancien chef des services de renseignements, et l'ancien président du tribunal révolutionnaire Awad al-Bandar, avaient aussi été condamnés à la peine capitale.

La cour d'appel du Haut tribunal a ratifié mardi cette sentence et prévenu que Saddam Hussein et ses coaccusés seraient exécutés par pendaison sous 30 jours et «à n'importe quel moment à partir de mercredi».

La publication de ce jugement constitue la première étape d'une procédure qui doit aboutir à la pendaison de l'ancien dictateur.

Le document doit ensuite être transmis à la présidence pour être paraphé par le président irakien Jalal Talabani, ou à défaut l'un de ses vice-présidents.

Le jugement ne fait pas mention de la période de 30 jours maximum (à compter du 26 décembre) pendant laquelle l'ancien dictateur doit être pendu.

Le gouvernement irakien, qui est chargé de l'application de la sentence, s'enferme depuis mardi dans un mutisme absolu sur celle-ci. À commencer par le premier ministre Nouri al-Maliki

Aucune indication n'a été divulguée sur les circonstances, le lieu de la pendaison ou le sort qui sera réservé à la dépouille de l'ancien Raïs. Il est aujourd'hui détenu par l'armée américaine dans un endroit tenu secret en Irak.

Saddam Hussein a dirigé le pays d'une main de fer de 1979 à la chute de son régime en avril 2003, après le déclenchement de l'invasion américaine.

Jeudi matin dans la capitale, et comme c'est désormais le cas chaque jour, une bombe a explosé en plein centre-ville, cette fois au milieu d'une foule qui faisait la queue à une station-essence près du stade Shaab. Dix personnes ont été tuées et 25 blessées.

Peu auparavant, dans le quartier voisin de Bab al-Sharki, deux engins piégés ont explosé en milieu de matinée, à quelques instants d'intervalle, tuant sept passants et en blessant 35 autres.

Dans le sud de Bagdad, dans le quartier d'al-Shabab, ce sont deux engins piégés qui ont tué trois civils.

Trois soldats américains ont par ailleurs péri au cours de deux incidents distincts, dans l'explosion d'engins piégés au passage de leur véhicule, portant à 2.982 le nombre des militaires américains ayant trouvé la mort en Irak depuis le début de la guerre.

Avec 99 tués, le mois de décembre s'annonce comme l'un des plus meurtriers de l'année pour le contingent américain, qui avait perdu 106 hommes en octobre.
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