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Le Pakistanais Mir Aimal Kansi exécuté en Virginie

dépêche de presse du 15 novembre 2002 - Agence mondiale d'information - AFP
Mir Aimal Kasi
JARRATT (AFP) - Le Pakistanais Mir Aimal Kansi, condamné à mort pour le meurtre de deux agents de la CIA, a été exécuté par injection jeudi soir au centre pénitentiaire de Greensville dans l'état de Virginie.

Kansi, 38 ans, a été déclaré mort à 21h07 (02h07 GMT vendredi), a annoncé Larry Taylor, un porte-parole des services pénitentiaires de l'Etat de Virginie. Le Pakistanais, revêtu de la tenue bleue des prisonniers, les pieds et les mains enchaînés, était apparu nerveux au moment de l'exécution. "Il a eu une brève conversation de 15 à 20 secondes avec son conseiller spirituel et puis s'est mis à prier dans sa langue maternelle jusqu'à ce qu'on lui demande qu'elles étaient ses dernières paroles", a ajouté le porte-parole. "Il a dit 'il n'y a de dieu qu'Allah'" avant de se remettre à prier jsuqu'à ce que l'injection fasse effet".

En fin d'après-midi jeudi, la Cour suprême des Etats-Unis et le gouverneur de Virginie Mark Warner avaient tour à tour refusé de surseoir à l'exécution qui a fait l'objet de plusieurs manifestations au Pakistan et qui fait craindre à Washington des représailles terroristes. Kansi avait été condamné à mort en novembre 1997 pour le meurtre de deux agents de la CIA, tués avec un fusil d'assaut le 25 janvier 1993 devant le siège des services de renseignement américains à Langley, en Virginie, à proximité de Washington. Il avait tiré sur des voitures en stationnement. Trois autres personnes avaient été blessées.

Kansi s'était enfui le lendemain pour le Pakistan, mais y avait été arrêté après une traque de plus de quatre ans par des agents du FBI et immédiatement placé dans un avion pour les Etats-Unis. Il était furieux "contre les Etats-Unis, en particulier des agissements de la CIA dans des pays musulmans comme l'Irak", a expliqué Brad Garrett, agent du FBI qui avait à l'époque dirigé la recherche de Kansi. "Il me l'avait expliqué dans le vol qui le ramenait du Pakistan", a ajouté M. Garrett, qui est depuis resté en contact avec le condamné et devait assister jeudi soir à son exécution.

La famille de Kansi a demandé sa grâce et souhaité que sa condamnation à mort soit commuée en peine de prison à vie. Le gouvernement pakistanais a de son côté apporté son soutien à cette demande basée sur des raisons "humanitaires", selon l'attaché de presse de l'ambassade du Pakistan à Washington, Asad Hayauddin. La veille, son frère avait déclaré que Mir Aimal Kansi n'avait "aucun regret". "Kansi a bon moral et n'a aucun regret, il est mentalement préparé à devenir un martyr", avait ajouté mercredi son frère Naseebullah Kansi, depuis son domicile de Quetta (sud-ouest du Pakistan).

Plusieurs manifestations de protestation ont eu lieu jeudi au Pakistan. Portant des banderoles affirmant que "Bush est l'ennemi des musulmans" et "arrêtez toute ingérence dans les affaires internes du Pakistan", des centaines de manifestants s'étaient rassemblés à Multan, dans le centre du Pakistan. L'ambassade des Etats-Unis au Pakistan a demandé à ses ressortissants de redoubler de vigilance et annoncé qu'elle fermera vendredi, tout comme les consulats américains à Peshawar, Lahore et Karachi.
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