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Iran : un condamné pour adultère exécuté par lapidation

dépêche de presse du 10 juillet 2007 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Iran
TEHERAN - Un Iranien condamné pour adultère a été exécuté par lapidation dans le nord-ouest de l'Iran, a annoncé mardi à la presse le porte-parole du pouvoir judiciaire Alireza Jamshidi.

C'est la première exécution de ce type depuis celle, appliquée et reconnue officiellement par les autorités en juillet 2001, d'une Iranienne condamnée pour meurtre et adultère.

Le verdict "a été appliqué dans le village mentionné", Aghche Kand, situé à environ 200 km à l'ouest de Téhéran, a dit le porte-parole en réponse à une question de la presse, sans préciser la date exacte de l'exécution. Elle aurait eu lieu jeudi, selon des sources non-officielles.

M. Jamshidi a expliqué que le "jugement a été appliqué car il était définitif", ce qui implique l'accord de la Cour suprême. Cette dernière avait toujours suspendu un tel verdict depuis 2002, quand le chef du pouvoir judiciaire s'était engagé à ce qu'il n'y ait plus d'exécution par lapidation.

Le porte-parole a rappelé par ailleurs que le chef du pouvoir judiciaire, l'ayatollah Mahmoud Sharoudi avait "le pouvoir d'arrêter une exécution".

M. Jamshidi a ajouté que la condamnation à la lapidation pour la femme reconnue coupable d'adultère "n'a pas été appliquée", car elle est "encore suspendue".

Le couple, condamné à une date non précisée, avait vu la sentence suspendue par le responsable de la justice pour la province de Qazvin, dont dépend Aghche Kand, avait indiqué le 20 juin une source judiciaire dans la province citée par l'agence Fars.

Le responsable de la justice pour la province avait justifié sa décision par la directive de suspension de l'application de la peine de lapidation émise en 2002 par le chef du pouvoir judiciaire.

M. Jamshidi a expliqué mardi que "de tels verdicts n'étaient pas censés être appliqués, et l'ayatollah Sharoudi a ordonné qu'une attention particulière soit portée à ces affaires".

Les tribunaux de première instance peuvent infliger des peines de mort par lapidation, mais toute condamnation à la peine capitale doit être confirmée par la Cour suprême.

Selon le groupe de défense iranien des droits des femmes militant pour l'abolition de la peine de lapidation, l'homme exécuté s'appelait Jafar Kiani. Le nom de la femme condamnée serait Mokarranih Ebrahimi. Tous deux mariés, ils avaient quitté leurs familles pour vivre ensemble, avant d'être arrêtés il y a onze ans.

Le pouvoir judiciaire avait démenti à plusieurs reprises depuis 2002 qu'une seule peine de lapidation ait été appliquée en Iran, alors que des activistes proches du groupe de défense des droits des femmes prétendaient le contraire.

En vertu de la loi islamique, les hommes condamnés à la lapidation sont enterrés jusqu'aux hanches et les femmes jusqu'au cou et attaqués à coup de pierres jusqu'à la mort. Ils sont laissés en vie s'ils parviennent à se libérer.

La loi stipule aussi que les pierres doivent être d'une taille telle qu'elles tiennent dans la main et ne soient pas assez grosses pour tuer le ou la supplicié en seulement un ou deux coups, ou trop petites pour prolonger inutilement ses souffrances.
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