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Premiers pas vers un moratoire sur la peine de mort à l'Onu

dépêche de presse du 16 novembre 2007 - Reuters
Le Comité des droits de l'homme de l'Assemblée générale de l'Onu a approuvé une résolution appelant à l'instauration d'un moratoire sur la peine de mort, marquant une étape vers l'adoption du texte par l'assemblée plénière.

Les adversaires de ce texte ont bataillé pour empêcher ce texte d'être approuvé, en tentant notamment d'insérer des amendements prévoyant le droit du foetus à être protégé, une interdiction masquée de l'avortement destinée à embarrasser les pays abolitionnistes, qui ont, presque tous, légalisé l'interruption volontaire de grossesse.

Les discussions entre les divers délégués des pays représentés ont été musclées pendant les deux jours qu'ont duré les débats. De nombreux pays s'en sont pris à l'attitude de l'Union européenne, qui soutient ce texte, l'accusant de vouloir imposer ses valeurs.

La résolution, qui appelle à "un moratoire sur les exécutions en vue d'abolir la peine de mort," a été approuvée par 99 voix contre 52 et 33 abstentions. Elle peut désormais être soumise à l'Assemblée générale des Nations unies, qui devra se prononcer à la mi-décembre.

Quatre-vingt-sept pays, parmi lesquels tous les membres de l'Union européenne, mais également plus d'une dizaine d'Etats d'Amérique du Sud et huit autres d'Afrique, avaient déposé un projet de résolution appelant à un moratoire sur l'application de la peine capitale.

Selon les termes du texte, le châtiment suprême "va à l'encontre de la dignité humaine", "ses vertus dissuasives n'ont jamais été établies". Il rappelle également que toute erreur judiciaire devient irréversible et irréparable.

Amnesty International s'est réjoui de l'approbation de ce texte. "Une résolution historique et une étape majeure en vue de l'abolition de la peine de mort partout dans le monde", a fait savoir dans un communiqué l'ONG de défense des droits de l'homme.

"Même si ce texte ne lie pas les Etats, il a un poids moral et politique considérable."

Le représentant de Singapour, cible fréquente des ONG de défense de droits de l'homme, avait prévenu jeudi que cette idée "empoisonnerait l'atmosphère". A Singapour, la peine de mort est requise pour presque tous les délits relatifs au trafic de stupéfiants.

Plusieurs orateurs des Caraïbes avaient ajouté que de telles ingérences pourraient attiser le ressentiment et avoir un effet contre-productif, renforçant les certitudes des défenseurs de l'application de la peine de mort.

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