Le conseil présidentiel irakien a signé l'ordre d'exécution du cousin de Saddam Hussein connu sous le surnom "Ali le Chimique", a annoncé vendredi un conseiller du gouvernement.
L'ordre d'exécution signé par le président Jalal Talabani et deux vice-présidents est la dernière étape avant l'exécution de la sentence dans les 30 jours. La mise à mort du condamné par pendaison peut désormais intervenir à tout moment dans le mois à venir, a déclaré un conseiller du gouvernement. Il s'agira de la cinquième exécution d'un haut responsable de l'ancien régime irakien pour les atrocités commises contre sa propre population.
Le 4 septembre dernier, une cour d'appel irakienne avait confirmé la condamnation à mort d'Ali Hassan al-Majid, cousin de Saddam Hussein surnommé "Ali le Chimique", pour son rôle dans le massacre des kurdes du nord de l'Irak dans les années 1980.
Le conseil présidentiel est en revanche revenu sur les condamnations pour les mêmes faits de deux autres anciens lieutenants de l'ex-raïs irakien, confirmées par la même cour d'appel.
"Ali le Chimique" avait été reconnu coupable en juin de génocide, de crime de guerre et de crime contre l'humanité, en compagnie de Sultan Hashim Ahmad al-Tai, ancien ministre de la Défense, et de Hussein Rashid Mohammed, pour leur rôle dans le massacre de 180.000 civils kurdes dans le cadre de l'opération baptisée "Anfal".
Le sort des deux derniers était en suspend depuis cet été, et la décision du conseil présidentiel de revenir sur leur peine de mort pourrait représenter un compromis destiné à ménager la communauté sunnite, opposée à l'exécution d'Al-Tai, perçu comme un soldat de carrière respecté qui avait été contraint de suivre les ordres de Saddam Hussein lors des purges contre les Kurdes.
Saddam Hussein lui-même figurait au banc des accusés du procès débuté en août 2006, avant d'être pendu quatre mois plus tard pour son rôle dans la meurtre de plus de 140 Chiites dans le village de Doujaïl en 1982.
Un conseiller du gouvernement, qui se prononçait sous le couvert de l'anonymat, a déclaré que le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki et les autorités américaines avaient été informées de la confirmation de la peine de mort d'Al-Majid, et qu'une réunion devait être organisée pour déterminer la date et le lieu de l'exécution.
Un haut responsable militaire américain a souligné que la date serait arrêtée par le gouvernement irakien.
Les deux autres condamnés dans le procès sur l'opération "Anfal" contre les Kurdes sont toujours détenus par les autorités américaines, mais restent sous juridiction irakienne, a précisé ce responsable, qui se prononçait également sous le couvert de l'anonymat.