Plan du site

RDC: neuf adeptes d'une secte politico-religieuse condamnés à mort

dépêche de presse du 1 octobre 2008 - Agence mondiale d'information - AFP
peine de mort / République démocratique du Congo
Neuf adeptes d'une secte politico-religieuse en République démocratique du Congo (RDC) ont été condamnés à mort, au terme d'un procès de près de trois mois dans la province du Bas-Congo (ouest), a-t-on appris mercredi de source judiciaire.

Le Tribunal de grande instance de Matadi, capitale provinciale du Bas-Congo, a "condamné à la peine de mort neuf membres de Bundu dia Kongo (BDK) et en a acquitté quatre autres, faute de preuves", a-t-on indiqué au greffe.

Dix-sept adeptes de BDK étaient poursuivis devant cette juridiction pour "association de malfaiteurs", "atteinte à la sûreté de l'Etat" et "atteinte à la liberté de culte".

Quatre d'entre eux sont morts en détention. Les conditions de détention sont très mauvaises dans la plupart des prisons congolaises où des détenus meurent notamment de faim et par manque de soins médicaux.

Les prévenus avaient été arrêtés début mars 2008 dans plusieurs villages des territoires de Seke-Banza et de Muanda, après de violents affrontements entre les membres de la secte dirigée par le député Ne Muanda Nsemi et des policiers, dépêchés dans la région pour rétablir l'autorité de l'Etat.

Ces incidents avaient fait au moins 27 morts, selon des sources officielles, et une centaine, selon une enquête de l'ONU et la société civile.

Le ministère public a interjeté appel contre l'acquittement de quatre des prévenus, estimant avoir suffisamment fourni de preuves de leur culpabilité.

BDK ("Royaume du Congo" en langue kikongo), dont les activités ont été immédiatement interdites, est un groupe d'opposition religieux sécessionniste très implanté dans le Bas-Congo. Il prône la restauration de l'ex-royaume Kongo, qui comprenait l'actuel Bas-Congo, une partie de l'Angola, du Congo-Brazzaville voisin et du Gabon.

Les adeptes de BDK sont accusés par le pouvoir de ne pas reconnaître l'autorité de l'Etat, de s'attaquer régulièrement à ses agents et d'appeler à chasser les "non-originaires" de la province. En janvier, ils avaient été accusés d'avoir brûlé vif un habitant de la cité rurale de Luozi.
Partager…