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Iran: exécution d'une jeune iranienne, mineure au moment du crime

dépêche de presse du 1 mai 2009 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Iran
NICOSIE - Une jeune iranienne condamnée à mort pour un meurtre commis quand elle était mineure a été exécutée vendredi, a annoncé Amnesty international en exprimant son "indignation".

Delara Darabi, qui a aujourd'hui 23 ans, avait été reconnue coupable d'avoir tué à l'âge de 17 ans la cousine de son père lors d'un cambriolage effectué avec un complice de 19 ans. La Cour suprême avait confirmé la sentence en 2007.

"Amnesty international est indignée par l'exécution de Delara Darabi et, particulièrement par les nouvelles selon lesquelles son avocat n'en a pas été informé", a déclaré l'adjointe de la directrice de l'organisation de défense des droits de l'Homme pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord.

L'exécution a eu lieu vendredi matin dans la prison centrale de Rasht, au nord-est de Téhéran, en violation de la législation qui "prévoit que l'avocat doit être averti 48 heures à l'avance", a affirmé dans un communiqué Hassiba Hadj Sahraoui.

"Les autorités ont agit, semble-t-il de manière cynique pour éviter les protestations locales et internationales qui auraient pu sauver la vie de Delara Darabi", a-t-elle poursuivi.

Selon Amnesty, c'est la seconde personne à être exécutée cette année en Iran "après sa condamantion pour un crime qu'elle aurait commis avant ses 18 ans".

"Elle a été exécutée malgré une décision du chef de la justice qui lui a donné le 19 avril un sursis de deux mois à l'exécution", a-t-elle protesté. "Cela montre que même les décisions du chef de la justice ne sont pas respectées dans les provinces".

Le 16 avril, son avocat Abdolsamad Khoramshahi avait déclaré au quotidien Etemad que sa cliente serait exécutée dans quatre jours si la famille de la victime ne lui accordait pas son pardon.

En cas de condamnation à mort après un meurtre, seule la famille de la victime a pouvoir d'accorder le pardon en n'exigeant pas la "quissas" (rétribution).

M. Khoramshahi avait affirmé que sa cliente était innocente et fait état "d'erreurs" dans le traitement de son dossier par la justice.

Delara Darabi avait reconnu le crime avant de se rétracter, affirmant alors avoir été droguée par son compagnon et avoir seulement été témoin du meurtre. Elle avait expliqué au tribunal pour mineur s'être d'abord accusée du meurtre car elle pensait ne pas pouvoir être condamnée à mort à cause de son âge.

Selon Amnesty, l'exécution de Darabi porte à "140 le nombre d'exécutions cette année en Iran".

Selon un décompte de l'AFP à partir de sources de presse, 74 personnes ont été exécutées en Iran depuis le début de l'année (sans compter Darabi).

Le meurtre, le viol, le vol à main armée, le trafic de drogue et l'adultère sont passibles de la peine de mort en Iran.
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