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USA: Teresa Lewis, déficiente mentale, va être exécutée jeudi soir

dépêche de presse du 23 septembre 2010 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Virginie
Thèmes :
Teresa Lewis
JARRATT (Etats-Unis), 23 sept 2010 (AFP) - Le compte à rebours fatal se poursuivait jeudi pour Teresa Lewis, une Américaine de 41 ans qui doit être exécutée en Virginie (est), malgré une déficience mentale qui en fait un symbole de la lutte contre la peine de mort pour les abolitionnistes.

Teresa Lewis, dont tous les appels sont désormais épuisés, a été transférée au centre pénitencier de Greensville, à Jarratt, où se tiennent les exécutions en Virginie, a indiqué à l'AFP Larry Traylor, porte-parole des autorités pénitentiaires. Elle doit recevoir l'injection mortelle à 21H00 locales (01H00 GMT vendredi) et s'apprête à devenir la 12e femme exécutée aux Etats-Unis depuis le rétablissement de la peine de mort en 1976. Dans le même temps, 1.215 hommes ont été mis à mort dans le pays, dont 107 en Virginie, Etat le plus actif en la matière après le Texas.

Reconnue coupable d'un double meurtre, elle sera également la première femme exécutée en Virginie depuis 1912. "Elle veut vivre mais elle est en paix avec elle-même, elle dit que quoi qu'il arrive, elle sera gagnante", a assuré à l'AFP son avocat James Rocap. La "famille proche" de Teresa Lewis, qui a deux enfants âgés d'une vingtaine d'années, était auprès d'elle, a précisé M. Traylor. Ses enfants ne sont pas autorisés à assister à l'exécution. "Le fils de Teresa est en train de rendre sa dernière visite à sa mère, il la voit en ce moment et, pour la première fois depuis son arrestation, ils peuvent se toucher", explique devant la prison Jack Payden-Travers, de l'organisation abolitionniste National Coalition to Abolish Death Penalty. "Ce qui est en train de se passer est un homicide légal, rien d'autre qu'un lynchage autorisé", déclare-t-il à l'AFP, au milieu de quelques militants portant des tee-shirts siglés "Dites non à la peine de mort", en français et en anglais. Teresa Lewis est "l'exemple parfait montrant que le système de la peine de mort ne fonctionne pas", a déclaré jeudi M. Rocap au National Law Journal.

Avec un QI de 72 quand la limite de la déficience mentale - en deçà de laquelle la Cour suprême a interdit les exécutions - est fixée à 70, elle a été la seule condamnée à mort pour le double meurtre qu'elle n'a pas physiquement commis. Teresa Lewis a avoué avoir laissé la porte de la caravane où elle vivait ouverte pour que deux complices, âgés de 19 et 22 ans, y pénètrent et tuent par balle son mari et le fils de celui-ci, un ancien combattant âgé de 25 ans. L'objectif était d'empocher les assurances-vie des deux hommes. Teresa Lewis avait rencontré ses complices au supermarché, l'un d'entre eux était devenu son amant et elle avait encouragé sa fille de 16 ans à entamer une relation avec le plus jeune. Tous trois ont plaidé coupable du double meurtre. Les deux auteurs ont été condamnés à la prison à vie mais Teresa Lewis - qui avait renoncé à un procès en bonne et due forme - a été considérée par le juge chargé de fixer sa peine comme l'instigatrice des meurtres, "la tête du serpent", avait-il estimé, et envoyée à la mort. Peu de temps après, son amant a avoué dans une lettre avoir manipulé Teresa Lewis. Elle était "exactement ce que je recherchais, une salope qui s'était mariée pour l'argent à qui j'allais faire facilement tourner la tête", avait écrit ce jeune homme qui voulait devenir tueur à gage et était doué d'une intelligence supérieure. Il s'est depuis suicidé en prison.
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