Plan du site

Mauritanie: peines de mort requises contre sept jihadistes présumés

dépêche de presse du 19 octobre 2010 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Mauritanie
Thème :
(AFP) – NOUAKCHOTT — La peine de mort a été requise mardi contre sept jihadistes présumés membres d'un groupe mauritanien affilié à Al-Qaïda, jugés par la Cour criminelle de Nouakchott, notamment pour appartenance à une organisation "terroriste", a constaté un journaliste de l'AFP.

Les sept jihadistes visés par ce réquisitoire du Parquet font partie de 19 islamistes de l'organisation "Ansarou Allah" (sympathisants de Dieu), jugés pour leur appartenance à cette organisation et actes "terroristes", dont la mort d'un policier à Nouakchott en 2008 au cours d'une fusillade.

Le parquet a en particulier réclamé la peine capitale contre le chef de l'organisation, Khadim Ould Semman, et contre Sidi Ould Sidna et Maarouf Ould Haiba. Ces deux derniers ont déjà été condamnés à mort pour l'assassinat de quatre touristes français fin 2007 à Aleg (sud de la Mauritanie).

Le procureur a également requis la peine capitale contre deux autres prévenus: Taghi Ould Youssef, extradé du Niger en 2010, et Salem Ould Hemmed, qui, selon le parquet, avait "offert abri et soutien" à Ould Semman lors de sa cavale après la fusillade de Nouakchott en 2008.

Deux autres jihadistes en fuite, Teyeb et Fawaz, contre lesquels des mandats d'arrêt internationaux avaient été lancés sont également visés par la demande de peine capitale.

Le parquet a par ailleurs requis des peines de 20 ans de prison ferme contre sept autres prévenus dont Mohamed, frère de Ould Semman.

Au cours du réquisitoire, Khadim Ould Semman a menacé de mort le procureur de la République, affirmant qu'il "sera exécuté quand les moudjahidines auront pris les choses en main (le pouvoir) et entrepris d'appliquer la charia (loi islamique)".

Il avait reconnu lundi sa responsabilité dans les affrontements de Nouakchott et s'est déclaré "Moudjahid sur la voie de Dieu", qualifiant les membres de la Cour et les responsables de l'Etat mauritanien de "mécréants".

Il avait surpris l'audience en affirmant qu'un "accord" existait entre un des chefs d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), "Mokhtar Belmokhtar et le régime de l'ancien président Maaouiya Ould Taya", consistant à laisser Belmokhtar "circuler et s'approvisionner librement en contre-partie de la paix" en Mauritanie.

Il a par ailleurs affirmé qu'il avait pour seul objectif de "tuer l'ambassadeur d'Israël à Nouakchott, mais qu'un petit contre-temps l'en avait empêché".

Des tirs dont il est accusé avait visé les locaux de l'ambassade début 2008, faisant deux blessés dans une discothèque voisine. L'ambassade avait été fermée en 2009 par le gouvernement de l'actuel président Mohamed Ould Abdel Aziz.

La cour a entamé mardi la plaidoirie des avocats qui s'attendent au verdict mercredi.
Partager…