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Algérie: appel à la libération d'un ex-moudjahid condamné à mort

dépêche de presse du 31 octobre 2010 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Algérie
ALGER - Des personnalités algériennes ont pressé dimanche le président Abdelaziz Bouteflika de gracier, à la veille du 56e anniversaire du déclenchement de la guerre d'indépendance, un de ses ex-combattants condamné à mort pour avoir tué un chef islamiste repenti.

Mohamed Gharbi, 75 ans, ancien moudjahid et officier de l'armée algérienne à la retraite, est emprisonné depuis février 2001 pour avoir abattu à la kalachnikov Ali Merad, membre de l'Armée islamique du salut (AIS) qui le narguait et le menaçait, selon la défense, dans sa ville natale de Souk Ahras, à quelque 600 km au sud est d'Alger, proche de la frontière tunisienne.

Aucune des plaintes déposées contre Merad, un islamiste qui avait accepté de déposer les armes en échange de son amnistie dans le cadre de la politique de réconciliation nationale de M. Bouteflika, n'avait auparavant abouti.

Gharbi avait créé dans sa région dans les années 90 un groupe de légitime défense pour contrer les violences des islamistes.

Les initiateurs de la pétition "Libérez Mohamed Gharbi" (LMG), portés par un large mouvement de sympathie nationale exprimée dans la presse, affirment avoir "le ferme espoir que Monsieur le Président de la République, conscient du drame humain qui frappe ce Moudjahid, prendra la mesure attendue lui permettant de retrouver la liberté".

"Nous avons lancé une pétition pour demander la libération de Mohamed Gharbi. Elle sera adressée au président de la république M. Abdelaziz Bouteflika" rapidement, a déclaré dimanche à l'AFP Samir Nedjraoui, membre du LMG.

Parmi les signataires figurent d'anciens combattants hautement respectés, dont Yacef Saadi, responsable de la "zone autonome d'Alger" durant la bataille d'Alger en 1957 avec les forces françaises, Ali Haroun, membre du Haut comité d'Etat (HCE), une présidence collégiale de transition entre 1992 et 1994, et plusieurs artistes connus dont le chanteur Baâziz, selon M. Nedjeraoui.

"Nous réclamons sa libération. Notre demande n'est pas judiciaire mais militante: cet homme est un ancien moudjahid et un ex-patriote", a dit pour sa part Farid Harchaoui membre du comité pour la libération de Mohamed Gharbi.

"Il avait mis en garde à plusieurs reprises les autorités contre les menaces proférées à son encontre par l'ancien chef terroriste. Mais comme il ne voyait rien venir, il avait pris la décision de se faire justice", a-t-il précisé.

M. Gharbi avait d'abord été condamné à 20 ans de prison ferme par le tribunal criminel de Guelma (est), en janvier 2004, puis à la perpétuité en appel en mars 2007, avant d'être condamné à mort lors d'un troisième en cassation en 2009.

Ce jugement est considéré comme définitif en vertu d'un arrêt de la Cour suprême rendu en juillet 2010 et il ne lui reste que la grâce présidentielle pour retrouver la liberté.

L'Algérie applique depuis 1993 un moratoire sur la peine de mort.
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