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USA: en pleine polémique sur l'anesthésiant, un homme exécuté en Géorgie

dépêche de presse du 26 janvier 2011 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Géorgie
Emmanuel Hammond
WASHINGTON - Emmanuel Hammond, 45 ans, a été exécuté tard mardi soir en Géorgie (sud-est des Etats-Unis) après plusieurs heures de sursis accordées par la Cour suprême afin d'examiner un recours contre l'emploi d'un anesthésiant importé, a-t-on appris mercredi auprès de ses avocats.

Emmanuel Hammond a été prononcé mort par injection mortelle à 23H39 locales. Il avait été condamné à mort en 1990 pour le meurtre deux ans plus tôt d'une enseignante de 27 ans.

La Cour suprême a en effet commencé par suspendre l'exécution, le temps d'examiner le recours de ses avocats contre l'emploi d'un anesthésiant dont l'origine est douteuse pour exécuter leur client.

Mais la plus haute juridiction a ensuite autorisé les autorités pénitentiaires à procéder à l'injection mortelle.

Contactées à plusieurs reprises mercredi par l'AFP, celles-ci n'ont pas donné suite.

La semaine dernière, les avocats du Southern Center for Human Rights qui défendaient Emmanuel Hammond avaient obtenu des autorités pénitentiaires de Géorgie des documents sur le thiopental qu'elles entendaient utiliser pour anesthésier le condamné avant de lui injecter les produits mortels.

Ces documents montraient que le thiopental provenait de "Dream Pharma ltd, un laboratoire non immatriculé situé dans une pièce à l'arrière de l'école de conduite Elgone Driving School, à Londres, en Angleterre".

L'organisation britannique de défense des Droits de l'Homme Reprieve a contacté début janvier les autorités sanitaires britanniques pour qu'elles mènent une enquête sur ce laboratoire, ont-ils affirmé.

Une rupture de stock de thiopental, l'anesthésiant validé par la Cour suprême pour les injections mortelles, touche les Etats-Unis depuis des mois et a retardé plusieurs exécutions depuis l'été 2010. Le seul laboratoire américain qui le fabriquait a annoncé vendredi qu'il cessait sa production.

Les Etats à cours de thiopental rivalisent d'imagination pour poursuivre quand même leurs exécutions.

"Les documents auxquels les autorités pénitentiaires ont bien voulu nous donner accès, même limités et largement censurés, montrent qu'on peut mettre en question l'authenticité du produit avec lequel elles veulent prendre la vie de M. Hammond", a déclaré dans ce communiqué Gerald Weber, un des avocats du condamné.

En octobre, l'Arizona (sud-ouest) a exécuté un condamné avec du thiopental en provenance de Grande-Bretagne, après avoir obtenu la bénédiction de la Cour suprême.
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