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Un neuvième condamné à mort exécuté dimanche

dépêche de presse du 9 novembre 2003 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Tchad
Un neuvième condamné à mort a été exécuté dimanche matin au Tchad, où huit personnes avaient déjà été fusillées jeudi, a constaté un journaliste de l'AFP à N'Djamena.

Léon Totoloum, condamné à mort en juillet 1998 pour le meurtre d'une religieuse guatémaltèque, a été fusillé dans la matinée par un peloton d'exécution composé de militaires.

Cette exécution porte à neuf le nombre de condamnés à mort exécutés ces quatre derniers jours dans ce pays semi-sahélien d'environ huit millions d'habitants, où la peine de mort, toujours en vigueur, n'avait plus été appliquée depuis 1991.

Sept condamnés avaient été fusillés jeudi dans la capitale tchadienne, dont quatre récemment déclarés coupables de l'assassinat, le 25 septembre, d'un riche homme d'affaires et député soudanais. Un huitième condamné avait été fusillé le même jour à Abéché, à l'est du pays.

En dehors des assassins de l'homme d'affaires soudanais, les autres suppliciés avaient été condamnés antérieurement pour des crimes crapuleux ou familiaux.

"La loi est dure, mais c'est la loi", a commenté dimanche le deuxième substitut du Procureur général de N'Djamena, Etienne Dianaïbeye Doutelngar, venu assister à l'exécution de Léon Totoloum. "Depuis sa condamnation, son avocat n'a introduit aucune requête, ni pourvoi en cassation, ni demande de grâce. Dans ces conditions, sa condamnation était exécutoire", a déclaré ce magistrat à l'AFP.

Le représentant du ministère public a justifié les récentes exécutions en invoquant l'application de l'article 5 du code pénal tchadien qui prévoit la peine capitale. "Le peuple tchadien l'a voulue pour que la quiétude puisse régner sur l'ensemble du territoire", a poursuivi le magistrat.

Les associations de défense des droits de l'Homme, au premier rang desquelles la Ligue tchadienne des droits de l'Homme (LTDH), ont fermement condamné cette vague d'exécutions capitales sans précédent depuis celles, en 1991, de militaires condamnés par une cour martiale.

La Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH) avait exprimé au lendemain des premières exécutions "sa plus vive indignation et consternation", parlant de "gifle cinglante à l'Etat de droit dont les autorités tchadiennes allèguent de la consolidation".

Elle avait exhorté le Tchad à "adopter un moratoire sur les exécutions, avec pour objectif final l'abolition de la peine de mort".

Les autorités tchadiennes ont justifié ces exécutions par "l'exemple" dissuasif qu'elles sont censées donner aux criminels, dans ce pays où règne une forte insécurité régulièrement dénoncée par la population et les partis d'opposition.

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