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Exécution prévue d'un Américain en dépit d'un retard mental

dépêche de presse du 11 juillet 2012 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Géorgie
Warren Hill, un Noir américain de 52 ans, doit être exécuté le 18 juillet en Géorgie (sud-est) pour le meurtre d'un co-détenu, en dépit d'un diagnostic de retard mental alors qu'une décision de la Cour suprême des Etats-Unis interdit les exécutions dans ce cas de figure.

«Exécuter Warren Hill serait une terrible erreur judiciaire alors qu'un tribunal a conclu qu'il était plus que probable qu'il soit retardé mental», a déclaré son avocat Brian Kammer, sur le site du DIPC, le Centre d'information sur la peine capitale.

Me Kammer, qui avait également défendu Troy Davis exécuté le 21 septembre 2011 dans cet Etat malgré des doutes sur sa culpabilité, a annoncé qu'il demanderait au comité des grâces de Géorgie d'accorder sa clémence à Warren Hill.

Dans une décision de 2002, la Cour suprême des Etats-Unis a interdit l'exécution de condamnés souffrant de handicaps mentaux mais a laissé chaque Etat fixer les conditions requises pour déterminer ce type de handicap. La Géorgie exige que le retard mental soit prouvé «au delà d'un doute raisonnable».

Un juge de Géorgie avait statué que Warren Hill était retardé intellectuellement mais à un niveau inférieur que celui requis par l'Etat. En 2003, la Cour suprême de l'Etat avait estimé que la défense du condamné n'avait pas atteint le seuil du «doute raisonnable» et une cour d'appel avait confirmé ce jugement «même si nous le croyons incorrect ou imprudent».

La Cour suprême des Etats-Unis a rejeté le 4 juin dernier un recours du condamné mais ses avocats ont demandé que l'affaire soit réexaminée. Warren Hill, qui a passé 21 ans dans le couloir de la mort, a été condamné à la peine capitale en 1991 pour le meurtre d'un co-détenu, alors qu'il était en prison pour le meurtre de sa compagne, selon les autorités pénitentiaires de l'Etat.

Doté d'un quotient intellectuel de 70, soit le seuil requis pour handicap mental, Hill a «vécu une vie de détresse et tribulations», avec une «longue histoire familiale de capacité intellectuelle diminuée», a rapporté dans le journal local Daily Report Eric Jacobson, directeur du Conseil sur les handicaps d'évolution de Géorgie (GCDD).

«Il a grandi dans la pauvreté à Elberton, Géorgie, et survécu à une violence domestique chronique exercée par sa mère et son père alcoolique», a-t-il ajouté.
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