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La présidente philippine lève le moratoire sur peine de mort 

dépêche de presse du 5 décembre 2003 - Reuters
Pays :
peine de mort / Philippines
MANILLE (Reuters) - Réagissant à la colère de la population à la suite d'une vague d'enlèvements, la présidente philippine Gloria Macapagal Arroyo a levé vendredi un moratoire sur la peine de mort, ouvrant la voie à la reprise des exécutions en janvier.

La série de kidnappings visant la communauté chinoise a renforcé l'impression que le gouvernement d'Arroyo de parvenait pas à lutter contre la criminalité. Mais la présidente risque de s'aliéner des partisans au sein de la puissance Église catholique à l'approche des élections de mai 2004.

"Je ne m'opposerai plus aux exécutions programmées par les tribunaux pour janvier 2004", annonce Arroyo dans un communiqué. "

"Même si je suis opposée par principe au fait de supprimer des vies humaines de cette manière, le président doit céder au plus haut intérêt public face à des circonstances exceptionnelles", ajoute-t-elle.

La décision de lever le moratoire qu'elle avait elle-même imposé en octobre 2002 intervient quelques jours à peine après son rejet de la demande de rétablissement de la peine capitale par la communauté philippino-chinoise.

La vague de kidnapping a suscité l'attention de l'opinion publique le 18 novembre lorsque le corps d'une cadre sino-philippine de Coca-Cola Export Corporation, Betty Sy, a été retrouvé enveloppé dans une couverture et un sac poubelle dans une banlieue de Manille.

Trois jours plus tard, une fillette de dix ans était enlevée devant son école à Manille. Cette semaine, des hommes armés ont enlevé un garçonnet chinois de deux ans sur son chemin vers la nurserie à Manille. La fille a été libérée ensuite après le paiement d'une rançon.

Les dirigeants de la communauté chinoise, qui ne représente qu'un pour cent des 82 millions d'habitants mais est dominante dans le monde des affaires, ont dénoncé l'implication de membres des forces de sécurité et critiqué l'inefficacité de la réaction du gouvernement. Ils ont estimé que bon nombre d'enlèvements n'étaient pas signalés parce que les familles ne faisaient pas confiance à la police.
(par Stuart Grudgings)
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