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Les principaux procès contre les anciens chefs d'Etat africains

dépêche de presse du 9 décembre 2003 - Agence mondiale d'information - AFP
Moussa Traoré
Outre l'ex-président zambien Frederick Chiluba, dont le procès pour corruption et détournement de fonds a débuté mardi à Lusaka avant d'être ajourné, plusieurs autres anciens chefs d'Etat africains ont été jugés pour des actes commis durant l'exercice de leurs fonctions.

D'autres l'ont été pour des "complots" ou "tentatives de coups d'Etat".


MENGISTU HAILE MARIAM: Homme fort du régime révolutionnaire en Ethiopie de 1974 à 1991, l'ancien président Mengistu est jugé par contumace depuis décembre 1994 dans le cadre des procès dits de "la terreur rouge", période durant laquelle des dizaines de milliers d'Ethiopiens sont morts ou disparus entre 1977 et 1978. Accusé de "génocide et crimes contre l'humanité", il vit en exil au Zimbabwe depuis la chute de son régime.


MOUSSA TRAORE: L'ex-président du Mali Moussa Traoré, renversé en 1991 lors d'un soulèvement populaire sanglant, après 23 ans de pouvoir, a été condamné à mort à deux reprises, pour "crimes politiques" en 1993 et avec son épouse Mariam "pour crimes économiques" en 1999. Le président Alpha Oumar Konaré, hostile à la peine de mort, a commué leurs peines en détention à perpétuité, puis les a graciés le 29 mai 2002.


JEAN BEDEL BOKASSA: L'ex-empereur de Centrafrique, arrivé au pouvoir en 1965 et déposé en 1979, a été condamné à mort en juin 1987 notamment pour avoir ordonné le massacre d'enfants. Le président André Kolingba a commué sa peine à deux reprises. Bokassa a été remis en liberté en 1993, trois ans avant sa mort.


PIETER W. BOTHA: L'ancien président sud-africain a été condamné en 1998 à une peine de prison de 12 mois avec sursis pour son refus répété de témoigner devant la Commission Vérité et réconciliation (TRC) qui le considérait comme premier responsable de violations des droits de l'Hommion a été invalidée en appel en 1999 pour vice de forme.


GAAFAR AL NIMEIRI: L'ancien président soudanais, renversé en 1985 par un soulèvement populaire, a été blanchi en avril 1997 des accusations d'abus de pouvoir dans l'"opération Moïse" (retour en Israël des juifs éthiopiens) en 1984-1985. Après 14 ans d'exil en Egypte, il a regagné le Soudan en 1999.


KAMUZU BANDA: L'ancien président du Malawi Hastings Kamuzu Banda a été acquitté en décembre 1995 du meurtre en 1983 de quatre hommes politiques, dont trois ministres. L'ex-chef d'Etat, qui avait exercé pendant 30 ans un pouvoir sans partage avant d'être battu aux élections de 1994, est décédé en 1997.


OLUSEGUN OBASANJO: Ancien président du Nigeria de 1976 à 1979, qui a pris la tête d'un régime civil depuis mai 1999, avait été condamné à la prison à vie, en juillet 1995, pour son implication dans une tentative de coup d'Etat, quatre mois plus tôt. Sa peine a été commuée par la suite à 15 ans de prison, avant qu'il ne soit libéré en juin 1998 par le général Abdulsalami Abubakar, alors chef de l'Etat.


AHMADOU AHIDJO: Ancien président du Cameroun, Ahmadou Ahidjo a été condamné à mort par contumace en février 1984 pour complot contre le président Paul Biya, auquel il avait remis volontairement le en novembre 1982. Sa condamnation avait été commuée en réclusion à perpétuité en mars 1984. Il est décédé en 1989.


PASCAL LISSOUBA: Au Congo, le président déchu Pascal Lissouba a été condamné par contumace en décembre 2001 à 30 ans de travaux forcés par la Haute cour de justice pour "haute trahison". Il était poursuivi pour avoir "bradé le pétrole congolais" en ordonnant en 1993, un contrat financier léonin avec la société américaine Occidental petroleum corporation (OXY). Il avait déjà été condamné par contumace à 20 ans de réclusion en décembre 1999, officiellement pour "complot" visant à assassiner le président Sassou Nguesso.


DIDIER RATSIRAKA: A Madagascar, l'ex-président Didier Ratsiraka, en exil en France, a été condamné le 6 août 2003 par contumace à 10 ans de travaux forcés pour "détournement de deniers publics".


L'ex-président du Zimbabwe Canaan Banana, décédé en novembre dernier, avait également été condamné en 1998 à un an de prison ferme pour sodomie et crimes sexuels lors de sa présidence (1980-1987). Il avait été libéré le 29 janvier


En ce qui concerne l'ancien président tchadien Hissène Habre, la Cour de cassation du Sénégal a estimé le 20 mars 2001 que les tribunaux sénégalais n'étaient pas compétents pour le juger pour "complicité d'actes de torture".

L'ex-président rwandais Pasteur Bizimungu est écroué depuis le 23 avril 2002 pour "atteinte à la sûreté de l'Etat" et "détention illégale d'armes".

Quant à l'ancien dictateur ougandais Idi Amin Dada, mort en exil en août 2003 en Arabie saoudite, il n'a jamais été jugé pour les atrocités commises dans son pays lorsqu'il était au pouvoir (1971-1979).
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