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La Cour suprême des États-Unis maintient l'exécution d'un malade mental

dépêche de presse du 23 octobre 2012 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Etats-Unis
L'homme condamné pour huit meurtres a été diagnostiqué schizophrène depuis plus de quarante ans.

La Cour suprême des Etats-Unis a refusé mardi de suspendre l'exécution, programmée le soir même en Floride, d'un condamné à mort pour huit meurtres, dont les troubles mentaux sont avérés depuis plus de quarante ans, selon ses avocats.

John Ferguson, qui prétend être «le Seigneur Dieu» et a été diagnostiqué avec une schizophrénie paranoïaque, doit être exécuté à 18H00 (22H00 GMT) en Floride (sud-est), a annoncé un de ses avocats, Chris Handman, dans un communiqué mardi.

Sa défense avait demandé à la Cour suprême de surseoir à son exécution, le temps d'examiner son recours concernant la responsabilité pénale du condamné mais la Cour suprême a rejeté cette demande, a-t-on appris auprès de la plus haute juridiction du pays.

La Cour suprême de Floride avait considéré que M. Ferguson, 64 ans dont 34 dans le couloir de la mort, est pénalement compétent et peut être exécuté.

«Un homme qui croit fondamentalement qu'il est le "Seigneur Dieu" doté de pouvoirs spéciaux provenant du soleil, qu'il ne peut pas être tué et qu'il reviendra sur Terre après son exécution pour sauver l'Amérique d'un complot communiste n'a clairement aucune "compréhension rationnelle" de son exécution et de ses effets», a ajouté son avocat.

Dans un ultime recours, les avocats de M. Ferguson jugeaient anticonstitutionnel le critère retenu par la Cour suprême de Floride pour décider de la responsabilité pénale du condamné.

Un tribunal de Floride avait arrêté l'exécution, estimant samedi que les «questions soulevées» par les avocats de M. Ferguson «méritaient une pleine et profonde considération». Mais une Cour d'appel de Floride avait retoqué ce jugement lundi soir et autorisé la mise à mort du condamné, ce qu'a confirmé la Cour suprême des Etats-Unis.

John Ferguson a été condamné pour six meurtres dans une affaire de drogue en 1977 et deux autres en 1978, selon des documents judiciaires.

Selon sa défense, il a subi une enfance de mauvais traitements et de privations, battu par son père alcoolique, par sa mère et les petits amis de celle-ci, dans un logement insalubre.

Pour l'Etat de Floride, qui réclamait le maintien de l'exécution, «Ferguson a exagéré ou consciemment simulé des symptômes de maladie mentale», selon un document déposé devant la Cour suprême mardi.

Des associations de psychiatres et d'avocats avaient demandé à la Cour de surseoir à l'exécution.
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