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L'Afghanistan a exécuté huit condamnés à mort, d'autres exécutions prévues

dépêche de presse du 20 novembre 2012 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Afghanistan
KABOUL - Le gouvernement afghan a exécuté mardi huit condamnés à mort reconnus notamment coupables de meurtre, vol ou viol, et d'autres devraient suivre, a-t-on appris de sources judiciaire et présidentielle.

Selon les services du président Hamid Karzaï, ce dernier a approuvé ces derniers jours l'exécution de 16 condamnés à mort pour divers crimes. D'autres seront bientôt exécutés, a précisé son conseiller juridique, Nasrullah Stanikzai.

Aucune source ne pouvait dire si Abdul Sabor, le militaire afghan condamné à mort pour avoir tué cinq soldats français en janvier dernier dans une base militaire de Kapisa, au nord-est de Kaboul, faisait partie des personnes exécutées ou devant l'être prochainement.

Huit criminels ont été pendus aujourd'hui (dans la prison de) Pul-e-Charkhi, a annoncé à l'AFP le procureur général adjoint Rahmatullah Nazari. Ils appartenaient pour la plupart à des gangs coupables de vols mais aussi de viols de femmes et d'enfants dans les maison qu'ils pillaient, a-t-il ajouté.

M. Stanikzai, a confirmé que ces huit personnes reconnues coupables de viol, vol et meurtre avaient été exécutées après l'approbation du chef de l'Etat.

Un cadre du palais présidentiel avait indiqué lundi à l'AFP que les condamnés à mort promis à l'exécution à partir de mardi avaient été reconnus coupables de viols, parfois d'enfants, de meurtres et d'autres crimes graves, ajoutant: L'un a par exemple été reconnu coupable d'avoir tué plusieurs enfants ainsi que leur mère, qu'il a jetés dans un puits.

Si la peine de mort est permise en Afghanistan, elle n'a jusqu'ici été que très rarement appliquée depuis la fin 2001 et la chute du régime fondamentaliste des talibans, qui avaient, quant à eux, régulièrement exécuté des personnes reconnues coupables d'adultère et de crimes graves selon la loi islamique.

Le président Karzaï, le seul à pouvoir gracier un condamné en dernier recours, s'était jusqu'alors montré plutôt réticent à faire appliquer la peine capitale.

Ces exécutions sont un signe fort de sévérité accrue de la part du gouvernement afghan, appelé à sécuriser lui-même le pays à la place des troupes de combat de l'Otan qui doivent quitter le pays d'ici la fin 2014.

Le système judiciaire afghan, considéré comme très faible et corrompu, se fonde beaucoup sur les confessions, que les groupes de défense des droits de l'Homme qui le critiquent disent souvent obtenues par la torture.

Les meurtres d'Abdul Sabor avaient poussé le président français de l'époque Nicolas Sarkozy à anticiper d'un an, à 2013, le retrait d'Afghanistan des troupes françaises combattantes, que son successeur François Hollande a ensuite avancé à fin 2012.

Il s'agissait de la première attaque meurtrière commise en 2012 par des militaires ou policiers afghans contre leurs alliés de l'Otan, dont les Français font partie. Elles se sont depuis multipliées : à ce jour, 61 soldats occidentaux, la plupart américains, en sont morts cette année.
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