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Le Nigeria invalide la condamnation à mort d'un ex-conseiller de la dictature militaire

dépêche de presse du 12 juillet 2013 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Nigéria
LAGOS, Nigeria - Une cour d'appel nigériane a invalidé vendredi la condamnation à mort d'un ancien conseiller de l'ex-dictateur Sani Abacha accusé du meurtre de la femme d'un politicien, une affaire très suivie dans le pays.

Hamza Al-Mustapha, premier conseiller d'Abacha pour la sécurité, avait été condamné à la pendaison l'année dernière pour son implication dans le meurtre de Kudiratu Abiola, mais les trois juges de la cour d'appel ont unanimement rejeté cette condamnation.

Mme Abiola était mariée à Moshood Abiola, un riche homme d'affaires reconverti dans la politique dont beaucoup considèrent qu'il a gagné la présidentielle en 1993, un scrutin qui a été annulé par le pouvoir militaire en place, ce qui avait engendré d'importantes vagues de contestation.

"Il n'y a aucune preuve qui permette de faire le lien entre le requérant (Al-Mustapha) et le délit commis. Le requérant est donc disculpé et acquitté", a déclaré la juge Rita Pemu.

Le général Sani Abacha s'était emparé du pouvoir à la suite du scrutin annulé de 1993 et avait dirigé le pays d'une main de fer jusqu'à sa mort en 1998.

Abacha était accusé d'avoir mis en place une "force d'intervention" qui s'attaquait à ses opposants, dont un bon nombre a été tué, les autres ayant fui le pays. Al-Mustapha était accusé d'avoir été impliqué dans ces attaques.

Mme Abiola a été tuée par balle à Lagos en juin 1996 alors que son mari était en prison. Elle avait milité très activement pour faire libérer son mari et pour faire reconnaitre sa victoire à la présidentielle de 1993.

Un ancien employé de la famille Abiola, Lateef Sofolahan, condamné au même moment que Al-Mustapha l'année dernière pour ce meurtre, a également été libéré et disculpé en appel.

On ignore pour l'instant si l'affaire va aller devant la Cour Suprême.

Moshood Abiola est décédé en prison un mois après la mort d'Abacha en juillet 1998.

Le Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique et premier producteur de pétrole du continent, est retourné à la démocratie en 1999 après une succession de dictatures militaires.
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