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Le gouverneur de l'Ohio suspend une exécution pour étudier un don d'organes

dépêche de presse du 14 novembre 2013 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Ohio
Ronald Phillips
Le gouverneur de l'Ohio (nord) a annoncé mercredi surseoir à une exécution prévue jeudi, le temps d'évaluer les possibilités de permettre le don d'organes du condamné.

Dans son ultime requête aux autorités pénitentiaires de l'Ohio, Ronald Phillips, 40 ans, a émis le souhait de donner ses organes, si possible, à sa mère qui souffre d'une maladie des reins, et à sa sœur, qui a des problèmes cardiaques, mais plus généralement «à autant de personnes que possible».

Les autorités pénitentiaires avaient refusé cette «requête de dernière minute» car intervenant moins de 72 heures avant l'exécution, selon leur porte-parole JoEllen Smith. Mais, à la veille de la date prévue de l'exécution, John Kasich, le gouverneur de l'Ohio (nord), a annoncé qu'il accordait un sursis temporaire «pour que les experts médicaux évaluent si les organes ou les tissus non-vitaux de Phillips pouvaient être donnés ou non à sa mère ou à d'autres».

«Son exécution a été reprogrammée au 2 juillet», a annoncé le gouverneur dans un communiqué. «S'il est un donneur viable pour sa mère ou d'autres personnes dans l'attente de transplantations d'organes non vitaux, comme les reins, les procédures seront réalisées et il sera reconduit dans le couloir de la mort en attendant son exécution», a-t-il ajouté.

Le gouverneur, qui a exprimé des réserves pour la peine capitale par le passé, réaffirme que Ronald Phillips «fera face à la peine de mort pour son crime haineux», le viol et le meurtre en 1993 de la petite fille de 3 ans de sa compagne. Mais «si une autre vie peut être sauvée par sa volonté de donner ses organes ou ses tissus, alors nous devons pouvoir le permettre», a-t-il ajouté.

Le don d'organes chez les condamnés à mort est une démarche «rare», a indiqué Richard Dieter, directeur du Centre d'information sur la peine capitale. «Généralement, les prisons n'autorisent pas ce type de dons bien que les détenus soient autorisés à laisser leur corps à la science», a-t-il précisé.

Les autorités pénitentiaires de l'Ohio avaient au préalable fait part de leur refus. «Bien que le don d'organes soit un objectif louable, le département n'est pas équipé pour permettre le don d'organes pour M. Phillips» avant ou après son exécution, a indiqué Stephen Gray, directeur juridique de ce ministère.

Il précisait, dans cette lettre à l'avocat du condamné, que cette procédure médicale n'était «tout simplement pas faisable» car elle implique des «problèmes logistiques et de sécurité significatifs» pour un condamné à mort.
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