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Pakistan: une ONG française appelle à gracier la chrétienne Asia Bibi

dépêche de presse du 17 octobre 2014 - Agence mondiale d'information - AFP
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L'Acat, une ONG chrétienne contre la torture et la peine de mort, a appelé vendredi à gracier Asia Bibi, dont la condamnation à mort pour blasphème a été confirmée en appel jeudi par un tribunal pakistanais.

"Asia Bibi doit enfin être laissée en paix et pouvoir vivre avec ses cinq enfants. Le président pakistanais, qui dispose du droit de grâce, doit l'exercer de toute urgence en sa faveur", a exhorté Christine Larroque, responsable Asie de l'organisation non gouvernementale. "La peine de mort est inacceptable en toute circonstance. Cette parodie de justice a assez duré", ajoute-t-elle dans un communiqué.

Asia Bibi, mère chrétienne de cinq enfants, avait été condamnée à mort pour blasphème en novembre 2010 après avoir été accusée par des femmes musulmanes de son village, avec lesquelles elle s'était disputée, d'avoir insulté le prophète Mahomet.

Après le rejet de l'appel par le tribunal de Lahore, un avocat de la jeune chrétienne a indiqué vouloir porter l'affaire devant la Cour suprême.

Si la peine de mort n'a plus été exécutée au Pakistan depuis 2008, à l'exception d'un soldat condamné en cour martiale, l'Acat s'inquiète du sort d'Asia Bibi, qui "court un risque réel pour sa vie (...) en raison des vives tensions créées dans le pays par la médiatisation de son cas".

La journaliste Anne-Isabelle Tollet, qui a recueilli le témoignage d'Asia Bibi depuis sa cellule dans le livre "Blasphème" (Oh Editions), demande, avec la famille de la victime, l'intervention de la jeune Malala, prix Nobel de la Paix, musulmane et Pakistanaise, auprès du président pakistanais "pour qu'il lui accorde la grâce présidentielle".

"Il ne s'agit pas d'une chrétienne opprimée par les musulmans car si elle avait été musulmane, elle aurait subi le même sort. Il s'agit bel et bien de fondamentalisme et de fanatisme religieux bien loin des valeurs de l'Islam", affirme la journaliste.

La loi sur le blasphème est souvent utilisée contre les chrétiens, mais aussi les Ahmadis, une minorité qui dit appartenir à la religion musulmane mais qui n'est pas considérée comme telle par la législation pakistanaise depuis le milieu des années 1970.

Des personnalités politiques ayant plaidé en faveur d'une réforme de la loi, dont le gouverneur du Penjab Salman Taseer et le ministre des Minorités Shahbaz Bhatti, qui ont été assassinés par des extrémistes.
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