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L'épouse d'un Français condamné à mort en Indonésie craint sa prochaine exécution

dépêche de presse du 11 février 2015 - Agence mondiale d'information - AFP
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Montreuil - L'épouse d'un Français condamné à mort en Indonésie pour trafic de drogue et qui a vu sa demande de grâce récemment rejetée, a évoqué mercredi sa peur d'une prochaine exécution, tout en disant vouloir se battre pour éviter une telle issue.

Serge Atlaoui a une épée de Damoclès au-dessus de sa tête, qui nous place dans une situation d'urgence, a déclaré Sabine Atlaoui lors d'une rencontre avec la presse, dans les locaux de l'association Ensemble contre la peine de mort.

Il a peur de ne plus revoir ses enfants, de ne plus me revoir, a poursuivi cette mère de famille, qui dit pourtant vouloir garder espoir.

Serge Atlaoui, 51 ans, avait été arrêté en 2005 dans un laboratoire clandestin de production d'ecstasy, à Tangerang, ville de la banlieue de Jakarta. Il a été condamné en 2007 à la peine capitale pour trafic de drogue.

Incarcéré en Indonésie depuis dix ans, il s'est toujours défendu d'être un trafiquant, affirmant qu'il n'avait fait qu'installer des machines industrielles dans ce qu'il croyait être une usine d'acrylique.

Le Français a vu récemment sa demande de grâce rejetée par le président de la République indonésienne Joko Widodo, partisan affiché de la peine capitale.

Son nom a été cité à plusieurs reprises dans les médias locaux parmi les étrangers condamnés à mort qui pourraient être bientôt exécutés.

Les avocats de Serge Atloui ont déposé mardi dernier une demande en révision du procès, auprès du tribunal de Tangerang. Cette procédure s'apparente à une tentative de la dernière chance.

C'est une démarche très importante, qu'il fallait faire rapidement. On en attend beaucoup, confie Mme Atlaoui, qui se dit décidée à continuer le combat pour son mari innocent.

Nous espérons très sincèrement que la justice indonésienne acceptera de réexaminer ce dossier car alors, c'est certain, elle sera convaincue que son rôle n'est pas du tout le rôle pour lequel il a été condamné, a souligné pour sa part Me Richard Sedillot.

Des dizaines d'Indonésiens et d'étrangers condamnés à la peine capitale pour des affaires de stupéfiants sont dans le couloir de la mort en Indonésie, un pays dont la législation en la matière est l'une des plus sévères au monde.

Le mois dernier, cinq étrangers ont été exécutés en Indonésie, après avoir été condamnés à mort pour trafic de stupéfiants.

Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, devait se rendre en Indonésie cette semaine pour plaider en faveur d'une suspension de la procédure, avant de reporter le voyage en raison de la crise ukrainienne, selon Me Sedillot.
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