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La peine de mort n'est pas seulement une pratique barbare, elle est aussi inefficace, selon l'ONU

communiqué de presse du 4 novembre 2015 - Organisation des Nations Unies
4 novembre 2015 – Lors d'une conférence de presse au siège de l'ONU à New York, le Sous-Secrétaire général des Nations Unies aux droits de l'homme, Ivan Simonovic, a présenté mercredi les conclusions d'un nouveau livre, publié par l'Organisation, affirmant que la peine de mort est une pratique non seulement barbare, mais également inefficace.

« Pourquoi un nouveau livre sur la peine de mort ? La réponse est simple […] parce que la peine de mort existe toujours », a déclaré M. Simonovic aux journalistes, tout en soulignant qu'un évènement spécial sera organisé jeudi pour la parution officielle du livre au siège de l'ONU, à New York, en présence du Secrétaire général de l'Organisation, Ban Ki-moon. Ce livre, a-t-il précisé sera disponible à l'achat dans toutes les librairies des Nations Unies.

Selon l'ouvrage, intitulé 'Moving Away from the Death Penalty: Arguments, Trends and Perspectives', la tendance depuis 1975 est à l'abolition progressive de la peine de mort dans le monde.

« En 1975, 92% des Etats pratiquaient la peine de mort. En 2015, ce pourcentage est de 27% », a précisé le Sous-Secrétaire général.

M. Simonovic a ajouté que si le nombre d'Etats pratiquant la peine de mort n'a pas diminué en 2014 par rapport à 2013, le nombre d'exécutions officielles dans ces Etats a quant à lui chuté de 22% (607 au total).

Le livre fait cependant part d'une tendance préoccupante, à savoir l'augmentation de 28% du nombre de personnes condamnées à mort dans le monde en 2014.

« Cela reflète les pratiques de certains Etats qui tentent d'utiliser la peine capitale pour lutter contre le terrorisme ou le trafic de drogue », a expliqué le Sous-Secrétaire général, avant de préciser que l'objectif du nouveau livre est de convaincre les personnes qui ne sont pas opposées à la peine de mort par principe qu'il s'agit d'une mauvaise pratique.

Le premier argument développé par le livre réside dans le fait que la peine de mort devient irréversible en cas d'erreur judiciaire.

« Comme l'indiquent les analyses d'ADN [aux Etats-Unis] les erreurs judiciaires surviennent. Il n'existe pas de système judiciaire parfait. Mais après une exécution, il devient impossible de réparer ces erreurs », a dénoncé M. Simonovic.

Le second argument présenté dans le livre est qu'il n'existe aucune preuve tangible de l'effet dissuasif de la peine de mort sur les criminels.

« En revanche, il existe des preuves du lien entre la peine de mort et les discriminations à l'encontre des communautés vulnérables », a poursuivi le Sous-Secrétaire général, soulignant que la plupart des personnes exécutées sont pauvres, appartiennent à des minorités ou sont socialement défavorisées (migrants, handicapés, etc.).

Les personnes ayant contribué à la rédaction du livre sont d'origines diverses, y compris des victimes d'erreurs judiciaires qui ont échappé au couloir de la mort, des militants contre la peine de mort, des chercheurs universitaires et des hommes politiques, a souligné M. Simonovic.

Le Sous-Secrétaire général a par ailleurs mentionné que la parution du livre coïncide avec la réunion des Ministres de la justice des pays de l'Union africaine (UA), qui aura lieu le 12 novembre prochain sur le thème de l'abolition de la peine de mort.

A cette occasion, M. Simonovic a précisé que des évènements seront organisés conjointement par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme et l'UA, en marge de la réunion.
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