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Le Hamas condamne à mort deux vendeurs de drogue, une 1ère à Gaza

dépêche de presse du 19 mars 2017 - Agence mondiale d'information - AFP
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Gaza (Territoires palestiniens) - La justice militaire du Hamas a condamné à mort dimanche deux Palestiniens pour trafic de drogue, un événement sans précédent dans l'enclave sous blocus israélien depuis que le mouvement islamiste y a pris le pouvoir il y a 10 ans.

Jusqu'à présent les condamnations à mort prononcées par des tribunaux du Hamas visaient des Palestiniens accusés de "collaboration" avec Israël ou de meurtres.

"Dimanche, la justice militaire à Gaza a prononcé la peine capitale pour commerce de produits stupéfiants à l'encontre de deux civils originaires de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza", selon un communiqué du ministère de l'Intérieur du Hamas. Le texte ajoute qu'un troisième accusé a été condamné à la prison assortie de travaux forcés.

Selon le Centre palestinien des droits de l'Homme (PCHR), qui dénonce le fait que des civils aient été jugés par un tribunal militaire, "R. M., 40 ans, a été condamné à être fusillé, tandis que Z. T., 26 ans, a été condamné en son absence à la pendaison".

Le ministère indique que "1.250 sachets de cannabis" ont été saisis, ainsi que "400 pilules de Tramadol", un médicament utilisé comme une drogue, "durant le seul mois de janvier, soit autant que durant toute l'année 2016". Ces derniers mois, les saisies ont représenté "plus d'un million de dollars", assure le ministère.

La campagne contre les vendeurs de drogue s'est récemment intensifiée, ajoute le communiqué, alors que la consommation de drogue dans le petit territoire côtier ravagé par les guerres et la pauvreté est un sujet brûlant, tant pour la société palestinienne que pour le mouvement islamiste au pouvoir.

La loi palestinienne prévoit la peine capitale pour ceux qui collaborent avec Israël, pour les meurtriers et pour les trafiquants de drogue.

En théorie, toutes les condamnations à mort dans les Territoires palestiniens doivent être approuvées par le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, qui siège en Cisjordanie occupée, mais le Hamas ne reconnaît plus sa légitimité.

Pour le PCHR, "prononcer des peines de mort illégalement est une forme d'exécution extra-judiciaire et ceux y participant ou y contribuant doivent rendre des compte pour ces abus de pouvoir".

Depuis le début de l'année, 14 peines capitales ont été prononcées à Gaza --10 en première instance et quatre confirmées en appel--, selon le PCHR.

Entre 2007, date de la prise de pouvoir par le Hamas dans la bande de Gaza, et 2017, 106 peines de mort --qui n'ont pas toutes été exécutées-- ont été prononcées dans l'enclave palestinienne, de même source.
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