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Trois condamnés à mort pour l'assassinat d'un commandant du Hamas

dépêche de presse du 21 mai 2017 - Agence mondiale d'information - AFP
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La justice militaire dans la bande de Gaza, territoire palestinien contrôlé par le Hamas, a condamné à mort dimanche trois hommes accusés de l'assassinat d'un commandant du mouvement islamiste pour le compte d'Israël.

Ces condamnations ont peu surpris dans la petite enclave où cet assassinat, mené le 24 mars au coeur d'un territoire tenu sans partage par le Hamas depuis dix ans, avait suscité une onde de choc.

Le Hamas était même allé, fait exceptionnel, jusqu'à fermer l'unique point de passage vers Israël, visiblement pour éviter toute exfiltration de ce territoire soumis à un sévère blocus aérien, terrestre et maritime d'Israël.

Car pour le mouvement islamiste qui, aux côtés d'autres groupes armés, a mené trois guerres contre l'armée israélienne, l'Etat hébreu faisait un coupable tout désigné.

La minutie du projet, le recrutement de "collaborateurs", la cible --Mazen Faqha, 38 ans, un commandant de la branche armée du Hamas--, portaient, assure le Hamas, l'"empreinte du Mossad", le renseignement israélien.

Dès l'annonce de l'arrestation du principal suspect, Achraf Abou Leïla, le chef du Hamas Ismaïl Haniyeh l'avait annoncé: "Le meurtrier sera châtié". Quelques jours après, des "aveux" de M. Abou Leïla et de ses deux complices étaient diffusés.

Les défenseurs des droits de l'Homme ont aussitôt mis en doute la spontanéité et la véracité de ces récits car, affirment-ils, les forces de sécurité du Hamas recourent "aux moyens de coercition et à la torture".

Le procès des trois hommes, déjà condamnés par la rue gazaouie, s'était ouvert lundi. Au terme de quatre jours d'audience à peine, Achraf Abou Leïla, qui s'est présenté dans un tee-shirt à rayures bleues, le visage mangé par une imposante barbe noire, a été condamné à la pendaison pour assassinat. Ses deux co-accusés, qui répondaient de "collaboration" avec Israël, ont également écopé de la peine capitale.

Le Centre palestinien pour les droits de l'Homme s'est dit "inquiet que les accusés n'aient pas eu le droit à une véritable défense et à un procès équitable".

Cette ONG basée à Gaza a en outre dénoncé "la rapidité injustifiée à délivrer le verdict".

Sans appel

L'un des co-accusés, identifié comme Hicham al-Aloul, âgé de 44 ans selon le président du tribunal militaire, Nasser Sleimane, est entré dans la salle d'audience en criant des slogans pro-Hamas. "Vive la résistance", a-t-il notamment lancé.

Mais le verdict est tombé: "Il sera pendu", a indiqué le brigadier-général Sleimane, entouré de deux autres juges, pour avoir "collaboré avec l'ennemi sioniste, être intervenu dans l'assassinat de Faqha et avoir causé la mort de nombreux résistants".

Le troisième homme, Abdallah al-Nachar, "38 ans" selon la cour, sera "fusillé", a-t-il ajouté devant la salle d'audience où aucun proche des accusés n'était présent. Si son sort est différent des autres, c'est qu'il est "un officier de la garde présidentielle" de Mahmoud Abbas, le président palestinien basé en Cisjordanie occupée et qui est à couteaux tirés avec le Hamas, a encore expliqué le président du tribunal.

Il a ajouté que le verdict était "final et sans appel" et que "les peines doivent désormais être mises en application par les autorités compétentes".

Les trois hommes ont été extraits du tribunal militaire par des membres des forces de sécurité en armes et raccompagnés sous forte escorte, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Autour d'eux, des dizaines de badauds, dont des enfants venus du camp de réfugiés de Chati, non loin de la salle d'audience, tentaient d'apercevoir les trois hommes.

Le 6 avril, deux semaines après l'assassinat, le Hamas avait fait un exemple en pendant trois hommes accusés de faits de "collaboration" avec Israël antérieurs à la mort de Mazen Faqha et sans lien direct avec elle.

Ses forces de sécurité ont également lancé une vaste campagne contre la "collaboration" et assurent avoir déjà arrêté 45 personnes.

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