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L'État américain du Nebraska va reprendre les exécutions après 20 ans

dépêche de presse du 10 novembre 2017 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Nebraska
La mise en oeuvre de la peine capitale va reprendre dans l'État du Nebraska, dans le centre des États-Unis, après vingt d'ans d'interruption, avec l'exécution d'un meurtrier au moyen d'une association médicamenteuse non expérimentée.

Les responsables pénitentiaires ont informé jeudi Jose Sandoval, 38 ans, dans le couloir de la mort pour le meurtre de cinq personnes lors du braquage d'une banque en 2002, sur leur intention d'appliquer sa sentence par injection létale.

L'utilisation prévue d'un nouveau protocole médicamenteux pourrait entraîner des recours en justice, les opposants à la peine de mort ayant émis des inquiétudes à ce sujet.

«Toute nouvelle association médicamenteuse signifie que l'exécution est une sorte d'expérimentation humaine», a souligné auprès de l'AFP Robert Dunham, du Centre d'information sur la peine capitale.

«Ca ne veut pas dire que ça ne va pas marcher mais ça soulève de nouvelles questions auxquelles les prisonniers vont à coup sûr demander à la justice de répondre», a-t-il poursuivi.

Légalement, les autorités peuvent demander à ce que Jose Sandoval soit exécuté au plus tôt deux mois après l'avoir informé du nouveau protocole d'injection létale.

Si son exécution devait avoir lieu, il serait le premier prisonnier à être mis à mort au Nebraska depuis 1997 lorsque cet État utilisait la chaise électrique.

À l'instar de nombreux États, le Nebraska a peiné à trouver les substances nécessaires aux injections létales. Les groupes pharmaceutiques ont en effet cédé aux pressions de l'opinion publique en cessant de fournir ces produits.

Les autorités n'ont pas révélé de quelle manière elles se sont approvisionnées pour ce nouveau protocole, composé d'un sédatif --diazepam (Valium)--, d'un puissant analgésique --citrate de fentanyl--, d'un relaxant musculaire --bésylate de cisatracurium-- et de chlorure de potassium, qui arrête le coeur.

Danielle Conrad, de l'antenne du Nebraska de la puissante Union américaine pour les libertés civiles (ACLU), a dénoncé un «cocktail pour injection létale non testé et expérimental». «Nous sommes horrifiés», a-t-elle dit dans un communiqué.

La peine de mort avait été supprimée par les parlementaires du Nebraska en 2015 mais elle a été réintroduite lors d'un référendum d'initiative populaire en 2016.

Le nombre d'exécutions a reculé aux États-Unis au cours de la dernière décennie, avec 23 réalisées depuis le début de l'année, selon le Centre d'information sur la peine capitale. Il y en avait eu 98 en 1999 et 52 en 2009, par exemple.
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