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Allaoui: le rétablissement de la peine de mort sera temporaire

dépêche de presse du 7 juillet 2004 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Irak
MADRID - Le Premier ministre irakien Iyad Allaoui a déclaré que son gouvernement a décidé de rétablir la peine de mort en Irak "pour une période limitée" et pour des cas particuliers, comme les assassinats, dans une interview publiée mercredi par le quotidien espagnol El Pais.

Iyad Allaoui a précisé que son gouvernement est "d'accord pour rétablir la peine de mort, et poursuit ses travaux sur cette question. Nous désirons limiter la peine capitale à des cas très concrets et pour une période limitée, jusqu'à ce qu'il y ait des élections et que les Irakiens puissent décider. Nous pensons par exemple aux assassinats", a-t-il dit.

Le chef du gouvernement irakien a indiqué que le rétablissement de la peine de mort "n'a rien à voir avec le procès de Saddam Hussein", mais "est directement lié aux atrocités et aux assassinats aveugles que les terroristes ont commis, et continuent à commettre en Irak. Nous avons besoin d'un instrument de dissuasion au sein de l'Etat de droit, un moyen qui dissuade les ennemis qui provoquent des désastres dans notre pays".

Le président irakien Ghazi Al-Yaouar avait annoncé la semaine dernière que l'exécutif de Bagdad avait approuvé le rétablissement de la peine de mort, suspendue par le commandement américain peu après le début de la guerre qui a renversé l'ancien régime en avril 2003.

Dès la capture de Saddam Hussein en décembre 2003, l'Onu et l'Union européenne avaient fait savoir leur hostilité de principe au rétablissement de la peine de mort.

M. Allaoui a indiqué à El Pais que "des terroristes entrent et sortent de l'Irak à partir des pays voisins pour se livrer à des activités terroristes, profitant de l'absence actuelle de contrôles aux frontières. Nous savons que ces personnes utilisent des chemins de contrebande", a-t-il dit.

Il a toutefois souligné que les gouvernements des pays voisins "n'aident pas directement" les terroristes et "ne sont pas responsables" de cette situation. "Même les Etats-Unis ne peuvent pas totalement contrôler leurs frontières avec le Mexique", a-t-il commenté. Il a ajouté qu'il "a envoyé des messages aux dirigeants des pays voisins pour leur demander de coopérer avec nous et nous aider à empêcher l'entrée et la sortie des terroristes. Beaucoup m'ont répondu positivement", a-t-il ajouté sans citer de pays.

Interrogé sur les déclarations du chef radical chiite Moqtada Sadr qualifiant son gouvernement "d'illégitime et d'illégal", Iyad Allaoui a remarqué "qu'il peut dire ce qu'il veut. Nous sommes dans une démocratie. La seule chose que nous ne le laisserons pas faire, c'est violer la loi. Il peut critiquer, jurer, maudire. Tant qu'il le fait de façon pacifique, il est le bienvenu".
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