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Depuis 12 ans dans le couloir de la mort aux Etats-Unis

dépêche de presse du 1 décembre 1989 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Louisiane
Thèmes :
Dalton Prejean
La Cour suprême des Etats-Unis a ordonné, mercredi, un sursis à l'exécution d'un homme condamné à la chaise électrique pour le meurtre d'un policier, commis à l'âge de 17 ans. Dalton Prejean, qui aura 30 ans dans dix jours, devait être exécuté, mercredi peu après minuit, en Louisiane.

Il aurait été la première personne exécutée en vertu d'une décision rendue en juin dernier par la Cour suprême, qui autorise l'exécution d'individus reconnus coupables d'avoir commis un meurtre à l'âge de 16 ou 17 ans. Il aurait aussi été la 19e personne exécutée en Louisiane depuis que la Cour suprême a rétabli la peine de mort en 1976.

Prejean ne pourra pas être exécuté tant que la Cour n'aura pas décidé si elle accepte de se pencher sur son appel contre sa condamnation à mort. La Cour suprême n'a pas précisé quand elle prendrait une décision à ce sujet. Elle a déjà rejeté trois appels de Dalton Prejean, condamné à la peine capitale pour avoir tué, en 1977, Donald Cleveland, un policier qui l'avait contraint à s'arrêter parce qu'il circulait dans un véhicule avec un feu arrière cassé.

Retardé mental mais pas handicapé

Mardi, le gouverneur de la Louisiane, M. Buddy Roemer, avait rejeté la grâce de Prejean, et une cour d'appel lui avait refusé un nouveau sursis. Prejean figure depuis douze ans sur la liste des condamnés à mort de Louisiane. Aucun condamné à mort dans cet Etat n'a jamais attendu aussi longtemps d'être exécuté.

L'avocat de Prejean a fait valoir que son client ne devrait pas être exécuté parce qu'il est mentalement retardé, avec un quotient intellectuel de 76, et à cause de son âge au moment des faits. La Cour d'appel a estimé que le condamné n'est pas handicapé, selon les critères de l'Association américaine sur le retard mental, qui fixe à 70 le quotient intellectuel nécessaire pour être déclaré handicapé.

La mort pour seize crimes

Par ailleurs, Randy Kraft, qui avait été reconnu coupable, en mai, d'avoir étranglé 16 jeunes hommes dans des circonstances horribles entre 1972 et 1983, a été condamné, mercredi, à la chambre à gaz.

«Va brûler en enfer, Kraft», a lancé, à l'annonce de la nouvelle, un des parents des victimes présents dans la salle du tribunal de Santa Anna, en Californie.

Kraft, très calme tout au long de la séance, jouant avec un stylo, riant ou discutant avec son avocat, a simplement dit: «Je n'ai assassiné personne et je crois qu'une révision sérieuse de l'enquête le montrera.»

Selon l'accusation, il prenait des auto-stoppeurs, leur faisait absorber des drogues ou de l'alcool, puis les torturait, les mutilait, les castrait, avant de les tuer par strangulation. Le procès de Randy Kraft, 44 ans, consultant en informatique de Long Beach (Californie), avait duré plus de dix mois. En août, les jurés avaient recommandé la peine de mort, sentence que le juge Donald McCartin a acceptée, mercredi. Après avoir relaté un des assassinats de Kraft, le juge a déclaré: «Si quelqu'un mérite la peine capitale, c'est bien lui.»
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