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Manifestation de soufis à Téhéran: un homme condamné à mort pour meurtre

dépêche de presse du 19 mars 2018 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Iran
La justice iranienne a condamné à mort un homme ayant tué trois policiers en février lors de heurts entre forces de l'ordre et membres d'une confrérie soufie à Téhéran, a annoncé lundi la télévision d'Etat iranienne.
La télévision et l'agence officielle Irna, qui relaie la même information, ne précisent pas si le tribunal a retenu le meurtre ou l'homicide volontaire contre cet homme, Mohammad Reza Salas.

Né en 1967, celui-ci était jugé pour "homicide volontaire" et "atteinte à l'ordre public" pour avoir tué trois policiers qu'il avait renversés avec un autobus le 19 février.
M. Salas avait agi lors d'affrontements violents entre membres de la confrérie soufie Gonabadi et forces de l'ordre à Téhéran.
Deux bassidji (membre du Bassidj, milice islamique chargée d'un certain nombre de tâches liées au maintien de l'ordre) ont également été tués lors de ces heurts.
Les violences avaient éclaté à l'occasion d'une manifestation de derviches Gonabadi pour protester contre l'arrestation de plusieurs de leurs coreligionnaires et la rumeur selon laquelle leur chef allait être arrêté.

Lors des audiences, M. Salas a tenu des propos contradictoires sur les circonstances de ses actes, mais a affirmé à plusieurs reprises n'avoir jamais eu l'intention de tuer, selon plusieurs médias officiels iraniens.
Au premier jour du procès, il a affirmé qu'il avait foncé sur le groupe de policiers sous l'emprise de la "colère", après avoir été sévèrement battu à la tête par des agents.

Dimanche, il a déclaré avoir "demandé plusieurs fois" pendant son interrogatoire par la police "quand (il allait) être pendu. "Je suis fatigué de cette vie", avait-il ajouté en s'adressant au juge.
Selon les médias, M. Salas a indiqué qu'il fréquentait les Gonabadi depuis quelque temps, qu'il les aimait, mais qu'il n'était "pas un derviche" lui-même.

Apparue au XIXe siècle, la confrérie Gonabadi est l'un des ordres soufis les plus importants d'Iran.
Ses adeptes se plaignent régulièrement d'être harcelés par le pouvoir et de faire l'objet de discriminations de la part de la République islamique.

Voie mystique dans l'islam, le soufisme est toléré en Iran, mais est perçu comme une "déviance" par nombre de membres conservateurs du clergé chiite.
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