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Est de la RDC: un ex-chef anti-corruption condamné à mort

dépêche de presse du 21 mars 2018 - Agence mondiale d'information - AFP
peine de mort / République démocratique du Congo
Bukavu (RD Congo) - La cour militaire de Bukavu a condamné à mort l'ex-chef anti-corruption de la riche province minière du Sud-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo, transféré immédiatement à Kinshasa, a appris l'AFP mercredi de source judiciaire.

"Au total il y a eu 26 condamnations et 6 acquittements", a déclaré le lieutenant-colonel N'Sa Obal, président de la cour militaire du Sud-Kivu.

"Abbas Kayonga et 13 personnes de sa bande ont été condamnés à la peine de mort, les autres écopent de peines allant de 5 à 20 ans de prison", a-t-il ajouté.

"L'ancien coordonnateur de la cellule anti-fraude au Sud-Kivu Abbas Kayonga et 25 de ses coaccusés ont été transférés à la prison militaire de Ndolo à Kinshasa, juste après leur condamnation", a déclaré à l'AFP un magistrat du parquet.

"La Cour les a condamnés pour rébellion, assassinat et détention illégale d'armes et munitions de guerre", a-t-il précisé.

Début novembre, cet ex-chef du service de la lutte contre la fraude minière dans le Sud-Kivu (est), région riche en or et en coltan, avait refusé de se plier à la décision du gouverneur du Sud-Kivu qui le suspendait de ses fonctions.

Abbas Kayonga avait opposé une farouche résistance face aux forces de l'ordre envoyées pour opérer une perquisition dans sa résidence et relever sa garde rapprochée. Six personnes (3 civils et 3 militaires) avaient trouvé la mort lors des affrontements aux armes lourdes et légères.

"Le parquet militaire compte interjeter appel, comme il y a des condamnation à mort" dans ce procès, a déclaré à l'AFP le colonel-magistrat Roger Wavara.

La peine de mort n'est plus exécutée en RDC suite à un moratoire décidé par les autorités et est commuée en prison à perpétuité.

"La défense se plie à ce verdict, il est désormais entre les mains de la justice, nous avons l'intention de faire appel", a déclaré à l'AFP son avocat Me Jogo Vunabandi, ajoutant qu'il n'était pas encore saisi officiellement du transfert de son client à Kinshasa.
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