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Nigeria: Amnesty dénonce la nouvelle hausse des condamnations à mort en 2017

dépêche de presse du 12 avril 2018 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Nigéria
Amnesty International a dénoncé jeudi l'augmentation des peines de mort prononcées au Nigeria, au moment où plusieurs pays d'Afrique sub-saharienne font au contraire des efforts pour l'abolir.

En 2017, 621 personnes ont été condamnées à mort au Nigeria, bien qu'aucune sentence n'ait été exécutée, selon un rapport annuel de l'organisation de défense des droits humains.

"Il y a un total de 2.285 personnes dans le couloir de la mort au Nigeria, ce qui est également le (chiffre) le plus élevé de la région", relève l'ONG.

La justice avait déjà prononcé 527 peines de mort en 2016 contre 171 en 2015, selon Amnesty qui s'appuie sur des chiffres fournis par le Nigeria Prisons Service.

"Le pays va à revers de la tendance observée ailleurs dans la région, l'Afrique subsaharienne ayant fait de grands progrès dans le combat pour abolir la peine de mort avec une diminution significative des condamnations à mort", poursuit le rapport.

La Guinée est devenue récemment le 20e pays africain à abolir la peine capitale, tandis que le Burkina Faso et le Tchad ont fait un premier pas avec des projets de loi allant dans ce sens, note l'ONG.

"L'évolution perçue en Afrique subsaharienne renforce l'espoir d'une suppression définitive des sanctions cruelles, inhumaines et dégradantes", a affirmé Salil Shetty, secrétaire générale d'Amnesty International. "Malheureusement, certains Etats du Nigeria continuent d'élargir le champs d'application des condamnations à mort"

Les 36 Etats nigérians appliquent la peine de mort pour des crimes comme les vols à main armée, les meurtres et la trahison. Parallèlement au système judiciaire classique, 12 Etats du Nord appliquent la charia, prévoyant une punition similaire pour l'adultère, le viol ou les pratiques homosexuelles.

En 2016, le Sénat nigérian avait également envisagé d'introduire une nouvelle loi faisant du kidnapping un crime capital. Plusieurs gouvernements régionaux, comme celui d'Oyo en 2016, et celui de Lagos l'an dernier, ont déjà étendu son champ d'application dans ce sens.

Le nombre de condamnations sur le continent a diminué, à 878 en 2017 contre 1.086 en 2016.
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