Plan du site

L'Espagne demande aux USA de suspendre l'exécution controversée d'un Cubain

dépêche de presse du 28 septembre 2011 - Agence mondiale d'information - AFP
Manuel Valle
MIAMI (Etats-Unis) - L'Espagne a demandé aux Etats-Unis de suspendre l'exécution prévue mercredi après-midi à l'aide d'un anesthésiant controversé d'un Cubain reconnu coupable de la mort d'un policier en 1978, a indiqué à l'AFP le consul général d'Espagne en Floride (sud-est).

La Cour suprême des Etats-Unis est également saisie de cinq recours pour suspendre l'exécution et reconsidérer le dossier, a-t-on appris auprès de l'avocate du condamné, Suzanne Myers Keffer.

Pour une question de principe, nous avons écrit hier (mardi) au gouverneur de Floride Rick Scott afin de tenter d'éviter cette exécution (...) et bien que les réponses n'ont pas été positives, nous ne perdons pas espoir, a déclaré le consul général, Cristina Barrios.

Manuel Valle a été reconnu coupable d'avoir tué un policier en 1978 en Floride. Son exécution est prévue dans cet Etat du sud-est des Etats-Unis mercredi à 16H00 locales (20H00 GMT) à l'aide notamment de l'anesthésiant Pentobarbital, ce qui serait une première dans cet Etat.

Des organisations humanitaires et des médecins dénoncent l'usage de cet anesthésiant dans les exécutions aux Etats-Unis. Le docteur David Nicholl avait présenté un recours devant la Cour suprême de Floride afin d'arrêter l'exécution de M. Valle, arguant que l'utilisation de Pentobarbital pour un usage non médical était illégale, mais son recours a été rejeté.

Selon d'autres experts, cette substance n'anesthésie pas correctement le condamné le contraignant à une mort douloureuse. En janvier dernier, le laboratoire danois Lundbeck s'était par ailleurs déclaré fermement opposé à l'utilisation de son anesthésiant Pentobarbital dans les exécutions par injection mortelle aux Etats-Unis.

L'utilisation de ce nouveau produit créerait une souffrance substantielle à M. Valle, a indiqué à l'AFP Me Keffer, dont l'un des cinq recours porte sur cette question.

Les autres recours portent sur le fait que M. Valle n'a jamais bénéficié d'un processus normal de clémence, qu'il a été placé dans le couloir de la mort d'une manière arbitraire et qu'après 33 ans d'incarcération, il a déjà subi une punition cruelle et inhabituelle, a ajouté l'avocate.

En outre, Manuel Valle, ressortissant cubain, n'a pas bénéficié de son droit à solliciter l'assistance des autorités cubaines comme le prévoit la Convention de Vienne sur les relations consulaires, ce qui aurait pu faire la différence dans sa condamnation, a déclaré à l'AFP Richard Dieter, directeur du centre d'informations sur la peine de mort (DIPC).

Nous embrassons cette cause parce que selon notre constitution nous sommes un pays opposé à la peine de mort, a précisé le consul général ajoutant que l'Espagne avait tenté, au cours des derniers mois, d'obtenir la suspension de l'exécution.

La mise à mort de Manuel Valle est prévue une semaine après celle de Troy Davis, devenu un symbole de la lutte contre la peine capitale. S'il est exécuté, il sera le 28e ressortissant étranger à être exécuté aux Etats-Unis depuis le rétablissement de la peine de mort, selon le DIPC.
Partager…