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Arabie saoudite : Michelle Bachelet condamne l'exécution de 37 personnes

communiqué de presse du 24 avril 2019 - Haut-Commissaire aux droits de l'homme de l'ONU
Pays :
peine de mort / Arabie Saoudite
Thèmes :
Abdulkareem al Hawaj Mujtaba al-Sweikat Salman Qureish
La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, a fermement condamné mercredi la décapitation de 37 hommes en Arabie saoudite.

« Je condamne fermement ces exécutions massives choquantes dans six villes d'Arabie saoudite hier, en dépit des graves préoccupations exprimées au sujet de ces cas par de nombreux rapporteurs spéciaux de l'ONU, le Comité des droits de l'enfant de l'ONU et d'autres », a déclaré Michelle Bachelet dans un communiqué de presse.

« Il est particulièrement odieux qu'au moins trois des personnes exécutées étaient mineures au moment de leur condamnation. J'exhorte le gouvernement de l'Arabie saoudite à réexaminer immédiatement sa législation antiterroriste et à modifier la loi pour interdire expressément l'imposition de la peine de mort à des mineurs ».

Ces exécutions ont eu lieu en dépit des appels répétés des instances des droits de l'homme de l'ONU concernant l'absence de garanties de procédure régulière et de procès équitable, les allégations selon lesquelles les aveux ont été obtenus sous la torture et l'âge de certaines des personnes exécutées. L'un des corps des hommes a ensuite été exposé en public.

J'exhorte le gouvernement de l'Arabie saoudite à réexaminer immédiatement sa législation antiterroriste - Michelle Bachelet
Selon les informations disponibles au Bureau des droits de l'homme, au moins trois des personnes exécutées étaient des mineures au moment de leur condamnation à mort en raison de leur participation à des manifestations antigouvernementales.

La plupart des 37 hommes appartenaient à la minorité musulmane chiite, et certains avaient également participé à des manifestations.

Mme Bachelet s'est également déclarée profondément préoccupée par le sort des condamnés à mort, Ali al-Nimr, Dawood al-Marhoon et Abdulla al-Zaher, dont les cas ont également été examinés par le système des droits humains des Nations Unies.

« J'appelle les autorités à mettre un terme aux exécutions en cours et à discuter de manière constructive avec le Bureau des droits de l'homme des Nations unies et les experts indépendants au sujet des nombreuses préoccupations liées à l'imposition de la peine de mort dans le pays », a-t-elle dit.

La Haut-Commissaire a rappelé à l'Arabie saoudite qu'elle était tenue de respecter le droit international relatif aux droits de l'homme, notamment en tant qu'État partie à la Convention relative aux droits de l'enfant et à la Convention contre la torture.

Selon les médias officiels saoudiens, plus de 100 personnes ont été exécutées dans ce pays depuis début janvier. Par ailleurs, des dizaines d'États au Conseil des droits de l'homme auraient également appelé l'Arabie saoudite à collaborer davantage avec les investigations onusiennes sur le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi. Plusieurs responsables onusiens ont demandé que les procès contre plusieurs suspects dans cette affaire soient publics.
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