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France : les familles des djihadistes français condamnés en Irak demandent leur rapatriement

dépêche de presse du 5 juillet 2019 - Xinhua
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PARIS, 5 juillet (Xinhua) -- Le Collectif des familles unies, qui regroupe des parents de djihadistes français condamnés en Irak, et l'association Ensemble contre la peine de mort (ECPM), réclament le rapatriement en France des onze djihadistes condamnés à la peine capitale en Irak afin de leur assurer un procès équitable.

"Il n'y a pas de procès équitable en Irak, il n'y en a jamais eu", a déclaré jeudi à Paris le directeur exécutif de ECPM, Raphaël Chenuil-Hazan, lors d'une conférence de presse commune avec le Collectif des familles unies.

M. Chenuil-Hazan a ainsi dénoncé les difficultés d'accès aux dossiers et aux prévenus pour les avocats, des procès expédiés en un quart d'heure et des cas de tortures avérés.

"Nous demandons donc que les Français puissent être jugés en France afin de rendre justice aux victimes, aux associations et, finalement, aux Français en arrêtant de s'appuyer sur le verbatim de la soit-disant 'équitabilité' du procès", a-t-il réclamé.

Selon le Collectif des familles unies, la situation actuelle des djihadistes français condamnés en Irak s'oppose aux revendications des victimes.

"Cette situation ne garantit pas la nécessité d'établir la vérité et la justice. Or les victimes veulent avant tout comprendre, savoir et que justice soit rendue", a estimé Véronique Roy, porte-parole des familles.

L'Irak est certes en droit de juger les djihadistes français pour des crimes commis sur son territoire, mais cela n'exclut en rien la compétence de la France sur ces ressortissants, ont indiqué le Collectif des familles unies et ECPM.

Onze Français, faisant partie d'un groupe de 280 personnes arrêtées par les Forces démocratiques syriennes (FDS, Kurdes), ont été condamnés à mort par la justice irakienne entre le 26 mai et le 3 juin.

Malgré les assurances des autorités françaises qui ont demandé à ce que la peine de mort ne soit pas appliquée aux Français, les familles et les associations de défense des droits de l'Homme craignent leur éventuelle exécution.

"Rien ne dit que les autorités irakiennes accéderont à ces demandes. Elles ont même démenti un accord avec Paris à ce sujet. L'Etat irakien est un des Etats qui exécute le plus au monde", a rappelé Raphaël Chenuil-Hazan.

On recense plus de 177 exécutions ces deux dernières années. Et le nombre de condamnations à mort a quadruplé en un an, passant d'au moins 65 en 2017 à 271 en 2018, a indiqué ECPM dans un document distribué aux journalistes.
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