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Universitaire irano-suédois condamné à mort : l'Iran rejette "toute ingérence"

dépêche de presse du 25 novembre 2020 - Agence mondiale d'information - AFP
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Téhéran a mis en garde contre "toute ingérence" de la Suède après que Stockholm a appelé la République islamique à ne pas exécuter un universitaire irano-suédois, Ahmadreza Djalali, condamné à mort en Iran pour espionnage.

"Le pouvoir judiciaire de la République islamique d'Iran est indépendant. Toute ingérence dans l'émission ou l'exécution des décisions judiciaires est rejetée comme inacceptable", écrit le porte-parole des Affaires étrangères iraniennes, Saïd Khatibzadeh, dans un communiqué publié mardi soir.

La ministre des Affaires étrangères suédoise, Ann Linde, a indiqué mardi sur Twitter avoir appelé son homologue iranien, Mohammad Javad Zarif, à la suite d'informations selon lesquelles Téhéran se préparerait à procéder à l'exécution de M. Djalali, spécialiste en médecine d'urgence.

"La Suède dénonce la peine de mort et œuvre pour que la sentence à l'encontre de Djalali ne soit pas appliquée", a-t-elle dit.

Pour M. Khatibzadeh, les informations des autorités suédoises sur "la situation de M. Djalali, emprisonné pour avoir commis des crimes sécuritaires" sont "incomplètes et fausses."

M. Djalali, qui a travaillé à l'Institut Karolinska, une faculté de médecine de Stockholm, avait été arrêté au cours d'une visite en Iran en avril 2016. Reconnu coupable d'avoir transmis au Mossad (les renseignements extérieurs israéliens) des informations sur deux responsables du programme nucléaire iranien ayant permis leur assassinat entre 2010 et 2012, il a été condamné à mort.

L'organisation de défense des droits de l'Homme Amnesty International a qualifié ce jugement de "procédure secrète et précipitée n'ayant autorisé aucun exposé des arguments de la défense", et les recours de M. Djalali pour obtenir son annulation ont été rejetés.

Estimant que l'Iran n'avait "pas respecté ses obligations internationales" de donner à M. Djalali "un procès équitable et le droit de faire appel", quatre rapporteurs de l'ONU sur les questions des droits humains avaient appelé Téhéran en février 2018 à "annuler [sa] condamnation à mort et à le libérer".

La Suède a accordé la nationalité suédoise à M. Djalali en février 2018, mais l'Iran ne reconnaît pas la double nationalité.

La condamnation de M. Djalali a également suscité l'émotion en Belgique, notamment au sein de l'Université flamande de Bruxelles (VUB, Vrije Universiteit Brussel) où il a été professeur invité. Amnesty International a appelé mardi la communauté internationale à "intervenir rapidement (...) pour sauver la vie d'Ahmadreza Djalali avant qu'il ne soit trop tard".
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