Le Haut-Commissariat aux droits de l'homme des Nations unies a appelé mardi l'Iran à suspendre l'exécution prévue en mai de l'universitaire irano-suédois Ahmedreza Djalali, et demandé la révocation de sa condamnation.
« Nous sommes profondément alarmés par l'exécution imminente, en République islamique d'Iran du médecin et universitaire irano-suédois Ahmedreza Djalali et appelons d'urgence les autorités iraniennes à suspendre l'exécution et révoquer sa condamnation à mort », a déclaré une porte-parole du Haut-Commissariat, Liz Throssell, lors d'un point de presse régulier à Genève.
L'agence de presse iranienne Isna avait indiqué le 4 mai que le chercheur en médecine d'urgence, accusé d'espionnage pour le compte d'Israël, ennemi juré de la République islamique, serait exécuté au plus tard le 21 mai.
Mais l'Iran pourrait repousser cette exécution, a indiqué lundi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Il a toutefois indiqué que sa condamnation est « définitive ».
M. Djalali, qui était basé à Stockholm où il travaillait pour l'Institut médical Karolinska, a été arrêté lors d'une visite en Iran en 2016. En février 2018, pendant sa détention, la Suède a accordé à l'universitaire la nationalité suédoise.
Condamné à mort en 2017, M. Djalali avait été accusé d'avoir transmis au Mossad, les services de renseignement israélien, des informations sur deux responsables du programme nucléaire iranien, ce qui aurait permis leur assassinat entre 2010 et 2012.
« Il a été accusé d'espionnage, puis déclaré coupable et condamné sur la base d'aveux qui auraient été extorqués sous la torture, et après un procès qui n'a pas respecté les normes internationales. Dans les circonstances actuelles, l'exécution constituerait donc une privation arbitraire de la vie », a indiqué Mme Throssell.
En outre, a-t-elle ajouté, « le recours à la peine de mort pour les délits d'espionnage est incompatible avec le droit international relatif aux droits de l'homme ». Les pays qui n'ont pas encore aboli la peine de mort ne peuvent l'imposer que pour les « crimes les plus graves », comme un meurtre, a-t-elle souligné.