L'universitaire suédo-iranien Ahmadreza Djalali, condamné à mort et détenu depuis neuf ans en Iran, s'est vu refuser des soins appropriés après avoir souffert d'une crise cardiaque la semaine dernière, a déclaré lundi son avocat suédois à l'AFP. M. Djalali, condamné à mort en 2017 pour espionnage et qui a obtenu la nationalité suédoise pendant son incarcération, a fait cette crise cardiaque à la prison Evin de Téhéran, avait indiqué sa femme vendredi.
« La nature de ce type de maladie exige que les personnes subissent différents types d'examens à l'hôpital, notamment un électrocardiogramme (..) Mais ce traitement n'a pas été fourni jusqu'à présent », a déclaré Nima Rostami, l'avocat de Djalali en Suède. M. Djalali a consulté un médecin vendredi, puis un spécialiste samedi, qui ont tous deux confirmé la crise cardiaque, a-t-il dit.
« Il a reçu des soins de base », a ajouté l'avocat, mais « on lui a refusé » les soins nécessaires. Selon M. Rostami, la prison avait promis que du matériel serait apporté à la prison pour que des tests puissent être effectués sur place, mais cela ne s'est toujours pas produit.
« Le traitement spécialisé n'a pas encore été administré alors que son pouls est toujours faible », a-t-il déclaré, ajoutant que l'état de santé général de M. Jalali était médiocre.
La ministre suédoise des Affaires étrangères, Maria Malmer Stenergard, avait dit vendredi qu'elle s'était « entretenue de toute urgence [...] avec le ministre iranien des Affaires étrangères ».
« Au cours de cette conversation, j'ai exigé qu'Ahmadreza Djalali reçoive immédiatement les soins spécialisés dont il a besoin », a-t-elle déclaré sur X, réitérant sa demande de libération de M. Djalali.
Dans un message publié sur X samedi, le ministre iranien des affaires étrangères, Abbas Araghchi, a assuré qu'Ahmadreza Djalali avait « accès à des soins médicaux » et a accusé la Suède de saper les liens entre les deux pays.
« Au lieu de s'enfoncer davantage dans une impasse, j'appelle mon homologue suédoise @MariaStenergard à reconsidérer les choix qui nous ont amenés là où nous sommes aujourd'hui », a-t-il déclaré.
Il a critiqué la décision de la Suède d'accorder la citoyenneté « à un criminel APRÈS sa condamnation ». L'Iran ne reconnaît pas la double nationalité.
En juin 2024, Téhéran a libéré deux Suédois détenus en Iran en échange de Hamid Noury, un ancien responsable de l'administration pénitentiaire iranienne qui purgeait une peine de prison à perpétuité en Suède.