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47 Français soupçonnés d'appartenir à l'EI transférés de Syrie pour être jugés en Irak

dépêche de presse du 20 septembre 2025 - Agence mondiale d'information - AFP
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Les services de renseignement irakiens interrogent 47 ressortissants français remis à Bagdad il y a un mois par les forces kurdes syriennes, pour leur implication présumée dans des crimes commis en Irak par le groupe Etat islamique (EI), ont indiqué vendredi des responsables.

« L'Irak a reçu 47 ressortissants français des Forces démocratiques syriennes (FDS) et ils font actuellement l'objet d'une enquête », a déclaré à l'AFP un responsable sécuritaire, sous couvert d'anonymat faute d'autorisation à parler aux médias. « Ils appartiennent à Daech », acronyme arabe du groupe jihadiste, a-t-il ajouté.

Les FDS, partenaires des Etats-Unis qui dirigent une coalition internationale antijihadistes, ont été le fer de lance de la lutte contre le groupe EI, défait en 2017 en Irak et en 2019 en Syrie. Des milliers de personnes soupçonnées d'appartenir à l'EI, dont des centaines d'étrangers, sont détenues dans des prisons et camps administrés par les FDS, branche armée de l'administration kurde du nord-est syrien. Selon le responsable irakien, les services de sécurité irakiens disposent de preuves documentées et de témoignages de suspects irakiens impliquant les Français dans « des crimes contre des Irakiens ». « Ils seront jugés selon la loi irakienne. »

Le Service national du renseignement irakien a confirmé que les Français comparaîtraient devant la justice irakienne, rappelant qu'ils étaient « recherchés par la justice pour leur participation à des crimes terroristes commis en Irak » après la conquête de pans entiers du territoire irakien par l'EI en 2014. Certains auraient également pris part « à des activités menaçant la sécurité nationale irakienne depuis l'étranger ».

Les tribunaux irakiens ont déjà prononcé des centaines de condamnations à mort et à la prison à perpétuité pour des faits de « terrorisme », lors de procès dénoncés par des ONG comme expéditifs. En 2019, onze Français avaient ainsi été condamnés à la peine capitale et se trouvent toujours dans le couloir de la mort.

Le parquet antiterroriste français a précisé que « l'Irak, Etat souverain, a sollicité des autorités kurdes syriennes la remise des djihadistes de Daech qui auraient commis des infractions sur son territoire ». Dans ce cadre, « les ressortissants français détenus au Kurdistan syrien ont été transférés en Irak », a-t-il ajouté. « La France continue de sous-traiter sa justice à un pays qui pratique la peine de mort et où la torture est ordinaire », a réagi sur X le Collectif des familles unies, qui regroupe des proches de personnes détenues en Syrie.
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