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Déclaration du Haut Commissaire aux droits de l'homme : mort par injection de Karla Faye Tucker

communiqué de presse du 4 février 1998 - Haut-Commissaire aux droits de l'homme de l'ONU
Pays :
peine de mort / Texas
HR/98/6
4 février 1998

«J'ai appris avec tristesse la mort par injection, cette nuit, de KarlaFaye Tucker, exécutée pour des meurtres qu'elle a commis il y a 15 ans.

Il s'agit de la première exécution d'une femme dans l'État du Texas depuis 1863 et la première aux États-Unis depuis 1984.

Le recours de plus en plus fréquent à la peine de mort aux États-Unis et dans certains autres États constitue un sujet de préoccupation majeur et est contraire à la volonté déclarée de la communauté internationale d'abolir la peine de mort

Dès 1971, l'Assemblée générale de NationsUnies a demandé aux États de limiter progressivement le recours à la peine de mort jusqu'à son abolition.

L'an dernier, la Commission des droits de l'homme a engagé tous les États qui n'ont pas encore aboli a peine de mort à envisager de suspendre les exécutions, en attendant d'abolir définitivement la peine de mort.

Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et les Conventions américaine et européenne des droits de l'homme sont assortis de protocoles facultatifs prévoyant l'abolition de la peine de mort.

Les résolutions du Conseil de sécurité créant les tribunaux chargés de juger les crimes commis en ex-Yougoslavie et au Rwanda témoignent de l'opposition de la communauté internationale contre la peine de mort. Le Conseil avait décidé que la peine de mort ne serait pas appliquée, même pour les cas de crime contre l'humanité et de participation au génocide.

Mes propres vues sur la peine de mort correspondent à la disposition du préambule du Protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques selon laquelle l'abolition de la peine de mort contribue à promouvoir la dignité humaine et le développement progressif des droits de l'homme. Je compatis pleinement avec les familles des victimes de meurtres et d'autres crimes mais je ne puis accepter que la mort d'une personne justifie la mort d'une autre».
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